La Conférence nationale de l'industrie a mis les choses à plat. Après le diagnostic sans appel fait par le président de la République, l'identification des obstacles, bureaucratiques, notamment, la corruption en l'occurrence, qui contrarient le décollage du secteur industriel, l'heure est au démarrage de ce chantier qui doit venir en appoint au secteur pétro-gazier qui porte à bout de bras l'économie du pays. Un imbroglio créé par une administration extrêmement bureaucratisée qui fait la sourde oreille à l'investissement, à un moment où le pays fait face à des défis majeurs, dont celui, vital, de la relance économique. Le moment est donc venu pour tourner la page, changer les mentalités, celles de ceux qui ont mis en faillite le développement du pays pour assouvir des intérêts bassement personnels, financiers notamment, en puisant à tour de bras dans les caisses du Trésor public. L'Algérie ne manque heureusement pas de femmes et d'hommes intègres, compétents pour mener à bon port ce challenge exaltant. Le pays est désormais prêt pour engager la mère des batailles: construire une économie productrice de richesse. 2022 doit acter ce défi. «Après avoir achevé l'édifice institutionnel, maintenant nous n'avons plus le choix, l'année 2022 sera une année économique, l'année de la performance industrielle et nous devons aller vite» a déclaré, hier, le président- directeur général de l'université industrielle, Ghrieb Sifi, sur les ondes de la Chaine 3. Les projets ne manquent pas. Le démarrage de certains et non des moindres, a même été annoncé à maintes reprises. Parmi eux il y a le gisement de Ghar Djebilet qui constitue le bras armé du Plan de relance économique dont les contours ont été esquissés au mois d'août 2020. Un choix qui s'est imposé au vu de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale. Le gisement de Ghar Djebilet s'étend sur une superficie de 131 km2. Cela donne une idée assez précise sur l'immensité du chantier et la charge symbolique qu'implique son démarrage effectif, annoncé pour la fin du mois de mars dernier, l'exploitation de ce géant minier pourrait commencer en 2023. Pareil pour le mégaprojet de mine de zinc de Béjaïa, à Oued Amizour, dont les travaux devaient débuter, en principe, au troisième trimestre de l'année en cours. Il faut rappeler que l'ouverture de la piste minière est une directive du président de la République qui en a fait une de ses priorités pour donner un nouveau souffle au secteur industriel. L'Algérie recèle des réserves exploitables de plus de 3 milliards de tonnes dans les mines de Bir El Ater (Tébessa), ce qui constitue une opportunité pour développer une industrie métallique et manufacturière à valeur ajoutée, pour contribuer à la relance de l'économie nationale. Un programme de grande envergure dont le lancement, est prévu pour cette année, prévoit 26 projets de prospection et d'exploration de ressources minérales pour une valeur globale de 1,8 milliard de dinars. Il concerne l'exploitation de cuivre, du manganèse, les sels de potasse, cinq projets polymétalliques, un pour les matières premières minières résistantes à la chaleur, les pierres semi-précieuses le quartzite métallique... À côté de ces exemples concrets il faut noter que l'abrogation de la règle des 51/49% constituera un atout non négligeable pour attirer de potentiels investisseurs, en vue de la réalisation d'éventuels partenariats. Il faut savoir que la première économie d'Europe y a manifesté son intérêt. L'Allemagne compte renforcer sa présence en Algérie dans le domaine des industries pharmaceutique et mécanique, en plus du développement, durant les trois à cinq prochaines années, d'un grand projet dans l'hydrogène vert, pour le marché algérien et l'exportation vers l'Europe, dans un deuxième temps, avait annoncé le ministre conseiller à l'ambassade d'Allemagne, Andreas Fiedler, qui a qualifié la suppression de la règle des 51/49% de «signal» que les entrepreneurs allemands et étrangers attendaient depuis longtemps. «L'Algérie a toutes les chances de rivaliser avec les autres pays qui ambitionnent d'attirer les grandes puissances économiques mondiales lequelles envisagent la délocalisation de leurs industries...», a souligné le président du Conseil économique, social et environnemental, Réda Tir, qui a mis en exergue les atouts que présente le pays, notamment sa position stratégique, la richesse de ses ressources humaines et naturelles. Il ne reste plus qu'à faire le ménage.