Le gouvernement semble décidé à livrer la bataille qui permettra au pays de réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Son sous-sol regorge de richesses jusque-là peu ou carrément non exploitées. Le Covid-19, qui a mis l'économie mondiale à genoux, représente une opportunité pour l'économie algérienne de se reconstruire en dehors de son secteur pétrolier qui s'est retrouvé laminé. Il est devenu impératif de se défaire de la dépendance de ses exportations qui lui assurent l'essentiel de ses revenus. Un objectif longtemps retardé qui a fait de ce filon une rente sur laquelle se sont reposés les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Une situation qui lui dicte de nouveaux choix plus en phase avec un monde qui repose désormais sur des technologies de pointe basées sur l'innovation qui mettrait fin à toutes les errances qui l'ont conduit à l'impasse. Son secteur minier figure parmi les opportunités qui lui permettront certainement d'en sortir. Un vaste programme d'envergure vient d'être initié à cet effet. Son lancement prévu pour cette année prévoit 26 projets de prospection et d'exploration de ressources minérales pour une valeur globale de 1,8 milliard de dinars. Ces projets concernent principalement les ressources minérales à valeur ajoutée. Le programme est réparti sur six projets pour l'exploitation, deux pour le cuivre, un pour le manganèse, un projet de sels de potasse, cinq projets polymétalliques, un pour matières premières minières résistantes à la chaleur, un projet de bentonite, un projet de feldspath, quatre concernent le soufre brut, un le lithium, un les pierres semi-précieuses et un également pour le quartzite métallique, a fait savoir, lundi dernier, le ministre de l'Energie et des Mines lors d'une séance d'audition à la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation. L'Agence nationale des activités minières lancera le développement minier des sites et mines de métaux (métaux précieux, pierres précieuses et semi-précieuses ainsi que les minéraux feldspathiques). a souligné Mohamed Arkab. Concernant le lancement du projet de valorisation de la mine de Ghar Djebilet (Tindouf), des négociations battent leur plein avec un groupe de sociétés technologiques chinoises. La signature du contrat de partenariat devrait intervenir avant la fin du mois de mars 2021. «Les négociations avec le partenaire chinois ont été concluantes», avait annoncé le 15 février dernier le ministre des Mines. «La signature aura lieu très prochainement», avait-il ajouté. Les choses semblent s'accélérer pour le mégaprojet d'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet (170 km au sud-ouest de Tindouf). Il faut savoir que le gisement de Ghar Djebilet s'étend sur une superficie de 131 km2. Cela donne une idée assez précise sur l'immensité du chantier et la charge symbolique qu'implique son démarrage effectif, annoncé pour la fin du mois prochain. L'Exécutif, qui en fait l'un de ses projets-phares, annonçant le reploiement de l'économie nationale, avec en prime le début de la sortie de la dépendance aux hydrocarbures, entend en faire le coup de starter de la relance de la machine économique du pays. L'ouverture de la piste minière par le président de la République et l'insistance qu'il a eue sur Ghar Djebilet, tient certes de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale. L'exploitation du phosphate doit en ce sens jouer un rôle de premier ordre et servira vraisemblablement de locomotive pour ce nouveau souffle qui doit être insufflé à l'économie nationale bridée, chevillée, pieds et poings liés à son pétrole. «L'Algérie recèle des réserves exploitables à plus de 3 milliards de tonnes dans les mines de Bir El Ater (Tébessa). Ce qui constitue une opportunité pour développer une industrie métallique et manufacturière à valeur ajoutée pour contribuer à la relance de l'économie nationale», a souligné Mohamed Arkab. Le nouveau modèle de croissance est sur les rails. Il reste à être mené à bon port.