Des projets d'envergure en vue d'attirer les investissements étrangers ont été examinés, samedi, lors d'une conférence économique algéro-égyptienne. L'initiative est remarquable. Sachant que l'étendue des déserts algérien et égyptien offre une opportunité exceptionnelle à développer le secteur des énergies renouvelables. Elle pourrait constituer le socle d'une coopération à l'échelle continentale. Une «révolution» qui libérerait les économies des pays africains de la dépendance aux énergies fossiles, l'or noir notamment, dont bon nombre d'entre eux en sont dépourvus. Un chantier qui reste à mettre sur pied. L'Algérie et l'Egypte sont, en tous les cas, déterminées à unir leurs potentialités pour faire du secteur des énergies renouvelables un des piliers de leur coopération. Reste à le concrétiser. C'est la mission qui a été assignée à la Conférence économique algéro-égyptienne qui s'est tenue le 18 décembre à Alger. Les participants à ce rendez-vous ont examiné les voies et les moyens de renforcer la coopération économique dans les secteurs des infrastructures et des énergies renouvelables. La conférence tend également à «mettre sous les projecteurs les secteurs des infrastructures, des énergies renouvelables et de la transition énergétique, afin de les moderniser, les développer, prévoir nombre de projets d'envergure et attirer les investissements étrangers» a déclaré Abdellah Benarab de l'Union nationale du patronat et des entrepreneurs (Unpe). Un événement placé sous le thème: «Infrastructures et énergies renouvelables en Algérie: les moyens et les perspectives», qui s'inscrit dans le cadre du Plan d'action du gouvernement. Faut-il rappeler que les énergies renouvelables représentent un chantier phare du président de la République? «L'objectif à atteindre dans les cinq années à venir est de concrétiser une transition énergétique basée sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, de façon à répondre aux besoins de la consommation interne croissante...», avait déclaré Abdelmadjid Tebboune lors d'un Conseil des ministres qui s'est tenu le 8 mars 2020. Le projet de réalisation de centrales photovoltaïques, qui doivent produire 1000 MW, se précise. 11 sites pour la réalisation du projet de «Solaire 1000», qui comprend des stations de production d'énergie solaire d'une capacité globale de 1000 mégawatts, ont été retenus. En attendant le lancement effectif de la nouvelle Société algérienne des énergies renouvelables, Shaems, un groupe de travail spécialisé a été mis sur pied pour préparer les documents relatifs à l'appel d'offres destiné aux investisseurs. Il faut souligner que l'Algérie ambitionne de produire 4000 mégawatts à l'horizon 2024 et 16000 à l'horizon 2035, ce qui permettra une économie de près de 240 milliards de m3 de gaz naturel, outre un développement efficient du tissu des petites et moyennes entreprises (PME), spécialisées dans la fabrication de composants des énergies renouvelables. Côté égyptien, on se tourne aussi vers les énergies renouvelables pour répondre à une demande de plus en plus forte d'énergie. «Ses objectifs, s'ils sont atteints, lui permettront de devenir un pionnier dans le paysage énergétique africain», souligne Toufik Hitous, responsable du développement commercial Afrique du Nord, Wärtsilä Energy Business. «Pour assurer la sécurité et la stabilité continues de l'approvisionnement énergétique, l'Egypte a lancé une stratégie de diversification énergétique, connue sous le nom de Stratégie intégrée pour l'énergie durable (Ises) 2035, qui vise à accélérer le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique dans le pays», a-t-il écrit sur le site industrie mag.com. Il faut savoir que l'Egypte vise à produire 20% de son électricité à partir de sources renouvelables d'ici 2022 et 42% d'ici 2035. Pour le deuxième objectif, l'éolienne est que le but en fournisse 14%, l'hydroélectricité 2% et le solaire 25%. La coopération algéro-égyptienne qui se dessine, pourrait faire de l'axe Alger-Le Caire le fer de lance de la transition énergétique, en Afrique.