Au moins 22 terroristes du groupe terroriste Boko Haram ont été «neutralisés», tandis que d'importants matériels militaires ont été détruits et d'autres récupérés au cours d'une opération conjointe menée par les armées nigériennes et nigérianes dans leur zone frontalière commune du 1er au 21 décembre, a annoncé vendredi l'état-major de la Force multinationale mixte (FMM) basé à Diffa (sud-est du Niger). La FMM, composée des armées du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Nigeria, intervient depuis des années dans le combat contre Boko Haram et autres groupes armés dans la région du bassin du lac Tchad. Cette opération baptisée «Sharan Fague» (balayage de la cour, en langue haoussa) a été planifiée par les forces du Niger et du Nigeria avec un appui jugé déterminant des partenaires américains en vue d'»annihiler les projets d'actions terroristes des groupes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO) sur les deux territoires», a précisé la FMM dans un communiqué. Elle «a permis de sécuriser les travaux de fortification autour de la ville de Malam Fatori (Nigeria) et de déloger les terroristes des zones d'Arege, Gashigar, Asaga et Kamagunma dans le but d'occuper le terrain par nos forces afin de créer une profondeur stratégique favorable à la réussite des festivités de Diffa N'Glaa», a-t-elle ajouté en référence à la fête nationale, célébrée le 18 décembre. En plus, «quatre véhicules des terroristes ont été détruits, un emplacement de tirs d'artillerie en direction de la ville de Diffa ainsi que plusieurs plots logistiques ont également été détruits, sept fusils AK47 récupérés et cinq motos brûlées», selon la FMM qui ajoute que deux militaires nigériens et quatre soldats nigérians ont été tués au cours de cette opération. Par ailleurs, au moins six personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi lors d'une double attaque de terroristes présumés près de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, a annoncé vendredi le ministère nigérien de l'Intérieur.»Le bilan provisoire se présente comme suit: six morts dont un gendarme, deux douaniers et trois civils. Dix blessés dont quatre gendarmes, trois policiers, deux douaniers et un civil», détaille un communiqué du ministère. Les attaques menées par «des individus lourdement armés» ont visé «simultanément» deux sites: le poste de police frontalier et le pont bascule situés près de Makalondi, dernière ville importante au Niger avant la frontière burkinabè, ajoute le ministère. Huit véhicules, dont un de la police et sept appartenant à des particuliers, ont été «calcinés», tandis que deux véhicules dont un de la police ont été «emportés» par les assaillants, liste-t-il, assurant qu'»une opération de ratissage est engagée dans la zone», boisée et enclavée. Makalondi est une commune du département de Torodi située au sud-ouest de la région de Tillabéri, dans la zone des «trois frontières» entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devenue un repaire des terroristes sahéliens, dont le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» au Grand Sahara (EIGS).