Haine, racisme et insultes. La précampagne électorale pour la présidentielle en France prend des allures dangereuses. Dominée par des candidats d'extrême droite, cette joute électorale place l'immigration, l'islam et l'identité au coeur du débat pour les présenter comme des symboles de la peur et justifier la stigmatisation de l'étranger. En ligne de mire, c'est la communauté algérienne en France qui est désignée comme victime expiatoire. Il se trouve que le principal chef d'orchestre de cette symphonie haineuse est le polémiste et chroniqueur Eric Zemmour qui a vraisemblablement des comptes à rendre avec le pays dont il est lui-même originaire. Zemmour tente de convaincre par ses théories de grand remplacement des Français par les immigrés d'Afrique et du Maghreb. Ces graves dérapages ressassés depuis des mois, ont conduit, d'ailleurs, un parti politique algérien à interpeller la justice française. La branche Europe de Jil Jadid a annoncé, il y a quelques jours, vouloir «poursuivre en justice» les «propos racistes et xénophobes» visant la diaspora algérienne en France. «Depuis plusieurs mois, un certain nombre de personnalités politico-médiatiques françaises s'adonnent à des déclarations outrancières, ordurières et nauséabondes pour certaines, faites de jugements de valeur aux relents racistes et xénophobes à l'égard des musulmans en général et des Algériens en particulier», déplore dans un communiqué Zoheir Rouis, président de Jil Jadid Europe. «Jil Jadid Europe [...] est désormais décidé à poursuivre en justice tous ceux qui, sous couvert de liberté de parole, se laissent aller sans honte ni retenue à des propos racistes et xénophobes, quand ils n'appellent pas tout simplement à la haine, à l'égard de nos compatriotes», ajoute le texte. «Les organisations de défense de la diaspora algérienne et les smembres de l'ordre des avocats sont interpellés pour agir, de concert, devant la justice, face à ces dérives sectaires d'un autre temps. Jil Jadid Europe y souscrira en toutes circonstances», conclut le communiqué. Il est fort probable que cette initiative soit poursuivie par d'autres actions politiques et sociales car «la communauté algérienne établie en France n'est pas un sac de boxe qui reçoit indéfiniment des coups pour se préparer à la présidentielle d'avril prochain», avertit Belkacem Lamdjah, membre d'une association en banlieue parisienne.