Elle porte sur le développement du Sud et l'indemnisation des familles victimes du terrorisme. Le projet de loi de finances complémentaire 2006 sera prochainement examiné par le Conseil de gouvernement. Les grandes lignes de cette loi portent essentiellement sur deux actions phares qui constituent en ce moment la priorité du gouvernement. Il s'agit, en effet, de la mise en oeuvre des programmes de développement des Hauts Plateaux et du Sud, ainsi que de l'indemnisation des familles victimes conformément à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Rien que pour le développement social au niveau régional, la présente loi octroie un montant global de 997 milliards de DA, dont 620 milliards de DA pour les Hauts Plateaux et 377 milliards pour le Sud. Ces deux projets, rappelons- le, sont venus enrichir le Programme national complémentaire de soutien à la croissance inscrit pour la période 2005-2009, doté d'une enveloppe budgétaire globale de 60 milliards de dollars. Ces montants pharamineux dégagés en l'espace de quelques mois seulement, expliquent bien que le volet social et économique est classé comme prioritaire dans le calendrier de l'Exécutif. Comme ils renseignent sur la volonté des pouvoirs publics de rattraper le retard accusé dans le développement social des populations du Sud. D'ailleurs, le ministre des Finances M.Mourad Medelci avait clairement déclaré, mardi dernier, que la loi de finances complémentaire a été rendue nécessaire par la convergence de deux facteurs déjà cités au dessus. En plus des budgets, la présente loi prévoit, sur le plan législatif, des mesures liées à la promotion des activités de production et à l'encouragement des entreprises. Un certain nombre de mesures fiscales sont prévues pour promouvoir davantage la sphère des entreprises. Par ailleurs, ce qui mérite d'être relevé c'est que le recours à la loi de finances complémentaire est devenu ces derniers temps une tradition pour le gouvernement. Depuis 2001, plusieurs lois de finances complémentaires ont été adoptées, et ce, dans le seul et unique souci de pousser vers l'avant la machine économique et financière les projets d'investissements. Ce qui n'était pas du tout le cas durant les années 90 où la loi de finances complémentaire était conçue spécialement pour juguler des déficits budgétaires. Profitant de l'embellie financière soutenue par la hausse des prix des hydrocarbures, le gouvernement n'hésite pas à mettre la main dans la poche pour injecter de l'argent dans des gros projets qui sont en mesure de créer des richesses économiques. Même si les résultats ne sont pas encore palpables aux yeux des citoyens, il n'en demeure pas moins que l'Etat a mis le paquet pour construire une économie solide qui ne dépend pas uniquement de la rente pétrolière. Cependant, on serait curieux de savoir ce qu'apporte cette loi de plus pour le citoyen? Sachant bien que cette loi intervient dans un contexte un peu spécial marqué par la revendication salariale d'une part et d'autre part, par le changement opéré à la tête du gouvernement. Il est clair que la vision de l'ancien chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia est complètement différente de celle de M.Belkhadem. Ce dernier, en tant que secrétaire général du FLN n'avait jamais cessé de plaider pour une augmentation des salaires qu'il considère tout à fait légitime.