Mohamed Iguerb, commissaire du Salon international du livre d'Alger (Sila) et Antonia Grande, directrice de l'Institut culturel italien, ont animé hier matin, un point de presse au niveau de la Bibliothèque nationale d'El Hamma pour dévoiler les grandes lignes de la 25ème édition qui se tiendra, cette année, du 24 mars au 1er avril, à la Safex, aux Pins Maritimes et ce, après deux ans d'interruption suite à la pandémie de coronavirus. Se félicitant de ce retour, qui coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, Iguerb indiquera que ce «demi-siècle du Sila correspond à «un parcours» qui a été jalonné par de très riches rencontres culturelles, à l'image de cette nouvelle édition qui verra des hommages, notamment à de nombreuses personnalités disparues ces deux dernières années, de nombreuses tables rondes, conférences et ventes dédicaces, avec d'éminentes personnalités du monde littéraire et autres, sans oublier le pavillon Esprit Panaf ou encore les jeunes écrivains à qui le Sila consacre une halte particulière cette année. «Un Sila qui vient après la fête du 19 mars 1962, d'où l'affiche du salon qui comprend les couleurs de l'Algérie» a-t-il signalé. Un nombre record d'exposants Parmi les hommages aux écrivains martyrs on citera Ahmed Reda Houhou, Larbi Tebessi, Rabia Bouchama, Mouloud Feraoun, etc. Des évocations se feront aussi à l'adresse des hommes de culture qui nous ont quittés, tels Mouloud Achour, Abdelmadjid Merdaci, Hadj Miliani, Lamine Bechichi etc. De grands auteurs arabes, notamment, seront invités à parler de leur livres, à l'instar d' El Habib Selmi de Tunisie, Jalal Barjes de Jordanie, Amal Chourab d'Algérie, Bothayna Alessa du Koweït... «Mémoire et histoire» semblent être les maîtres mots de ce Sila qui assurera comme chaque année, de nombreuses rencontres littéraires autour du roman mais aussi autour du marché du livre et de sa diffusion. Une cinquantaine d'activités culturelles émailleront cette 25ème édition du Salon international du livre d'Alger dont des activités parallèles. En effet, de nombreuses bibliothèques ambulantes et itinérantes se tiendront dans les régions limitrophes, y compris au Sud et ce, en collaboration avec le ministère de la Culture. Des lectures de textes se tiendront dans les différents espaces publics de la ville. Autre nouveauté: un chapiteau sera dressé au niveau du Sila qui sera réservé uniquement au troc de livres. En effet, les amoureux du livre auront la possibilité d'échanger gratuitement leurs livres, déjà lus, avec un autre pour plus de découverte. Une bonne initiative qui a été introduite par la nouvelle ministre de la culture, Soraya Mouloudji. Aussi, nous apprend-on, Il a été émis des réserves concernant 185 livres sur les 300 000 qui seront disponibles au Sila. «Le livre scientifique et universitaire est celui qui est le plus demandé chaque année; vient après, celui de la littérature. Nous tentons à satisfaire tout le monde» tiendra, à dire le commissaire du Sila. À propos du pays invité, Iguerb dira: «Nous nous réjouissons que l'Italie soit notre grand invité d'honneur cette année. Un symbole fort qui témoigne de nos excellentes relations avec ce pays, avec lequel on partage huit siècles et demi d'histoire.» Et d'indiquer: «Nous sommes convaincus que cette 25ème édition du Sila permettra aux professionnels du livre de se rattraper, après la grosse perte de ces deux années, nonobstant le marasme que connaît le secteur du livre en Algérie.» Aussi, en plus de la gratuité consentie par le chef de l'Etat aux exposants étrangers, il a été décidé la suppression des taxes sur les livres au niveau des douanes. «Les prix des livres seront hyper intéressants», estimera, par ailleurs, le commissaire du Sila. Se félicitant de voir enfin les auteurs aller à la rencontre de leur public, Iguerb relèvera le nombre record de participants, cette année, qui s'élève à 1 250 exposants en provenance de 36 pays, bien que l'Algérie voie une légère baisse (moins 12%) en termes de participation, qui se traduit tout de même par la présence de 266 maisons d'édition algériennes. À noter que l'Union européenne sera également présente, avec un stand imposant. Une des nouveautés, également, de cette année, a été l'introduction en force de la «digitalisation». En effet, en plus du site Web du Sila, qui existe déjà, une plateforme numérique sera mise en place, permettant aux gens une visite virtuelle de tous les stands, de suivre le sommaire des conférences, y compris et de pouvoir acheter des livres et de se les faire livrer à domicile. Donnant la parole à Antonia Grande, cette dernière détaillera le programme de son institut. «On essayera de partager, avec vous, un programme riche et diversifié, à commencer par le roman historique... Une table ronde sur la traduction aura lieu et plusieurs prestigieux intervenants italiens seront là pour évoquer leur rapport avec l'Algérie dont Mattei qui a pris fait et cause pour l'algérien...». Côté italien, un programme bien riche a été, en effet, concoté. On notera entres autres, la rencontre algéro-italienne des professionnels du livre, mais aussi la rencontre sur les passerelles linguistiques, cinématographiques et théâtrales qui sera marquée également par un cycle de films italiens à la Cinémathèque algérienne, du 25 mars au 31 mars 2022. Une visite virtuelle du Sila Le pavillon Esprit Panaf sera, tous les jours animé et abordera diverses thématiques dont les littératures africaines, et notamment du Mali et du Sénégal, l'autofiction au Tchad, les voix de femmes africaines ou encore la restitution d'oeuvres d'art comme nouveau moyen culturel....«Cette 25e édition du Sila devrait permettre de reprendre l'annualité du Salon qui n'avait jamais été interrompue auparavant, et d'injecter de l'espoir dans le secteur du livre, qui a notoirement souffert de cette calamité mondiale. Les éditeurs, ainsi que les distributeurs, les libraires et autres professionnels de la chaîne du livre et, en conséquence, les auteurs ont besoin de renouer pleinement avec leurs activités et de retrouver leurs publics, frustrés par ces deux années d'interruption», nous affirme t-on. Et de poursuivre: « En décidant d'accorder la gratuité totale des locations de stands, autant aux éditeurs nationaux qu'étrangers, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a illustré de manière concrète et remarquable, tout l'intérêt que l'Etat algérien accorde au livre et à la lecture en tant que base du progrès et de l'économie du savoir. Toute gageure est un défi et tout défi porte un espoir. C'est ce sentiment que nous voulons voir régner sur cette édition exceptionnelle. Souvenons-nous, en la circonstance que le Salon international du livre d'Alger est né en 1996, au moment où l'Algérie traversait encore une période difficile de son histoire récente»; rendez-vous pris donc à partir de vendredi prochain, jour de l'ouverture officielle au grand public!