Comment faire pour que les robinets de plus de 40 millions d'Algériens ne soient pas à sec? C'est un autre challenge que doivent relever les pouvoirs publics. La question s'est invitée au Conseil des ministres qui s'est tenu le 27 mars sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. La sécurité hydrique en Algérie ne saurait se réaliser sans le dessalement de l'eau de mer, d'où l'impératif d'accélérer l'entrée en exploitation des cinq stations de dessalement, indique le communiqué qui a sanctionné cette rencontre. Le recours à cette technique de mobilisation de «l'or blanc», ressource vitale et précieuse est devenu impérieux afin d'augmenter l'offre en eau potable, le pays n'ayant pas été assez gâté par le ciel jusqu'à maintenant. Après une fin d'automne pluvieuse qui laissait espérer un hiver bien arrosé lequel aurait permis aux barrages de reconstituer leurs réserves, la crainte de voir des robinets à sec cet été s'est à nouveau installée. La réactivation des projets d'urgence de dessalement de l'eau de mer en cours de réalisation devenait impérieuse. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait ordonné à cet effet, l'été dernier, le lancement, dans les plus brefs délais, de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Le président Tebboune a donné des orientations pour procéder, dans les plus brefs délais, au lancement de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Des projets pouvant s'élever à cinq grandes stations d'une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune», indiquait le communiqué du Conseil des ministres, présidé le 25 juillet 2021 par le locataire d'El Mouradia. La compagnie nationale des hydrocarbures apporte sa pierre et son savoir-faire à l'édifice. Le président-directeur général du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, avait effectué au début du mois en cours,une visite de travail aux projets d'urgence de dessalement de l'eau de mer en cours de réalisation à Corso (Boumerdès), El Marsa et Bateau cassé (Alger). Des délais d'entrée en service leur ont été fixés: fin mars pour le projet de Bateau cassé, juillet pour celui d'El Marsa et décembre 2022 pour Corso. Ces trois réalisations cantonnées dans la région d'Alger et sa périphérie ne doivent pas occulter la dimension nationale adoptée par le pays afin de faire face au phénomène de la sécheresse. Le cap a été mis tous azimuts sur le dessalement d'eau de mer. Il faut, en effet, souligner que le chef de l'Etat a donné des instructions pour l'«arrêt de toutes les opérations de forage de puits destinés à approvisionner les réseaux d'alimentation avec les eaux souterraines, dans l'objectif de préserver les réserves stratégiques et de protéger la flore contre les risques écologiques», souligne le document. Hors de question donc de toucher à la nappe de l'Albien, la plus grande nappe d'eau souterraine au monde. À cheval sur trois pays, l'Algérie, la Lybie et la Tunisie, 70% de son volume se trouve en territoire algérien au sud-est du pays. Elle recèle plus de 50 000 milliards de mètres cubes d'eau. Soit l'équivalent de 50 000 fois ce que peut contenir le barrage de Beni Haroun. Plus grand barrage du pays situé à l'extrême nord de la wilaya de Mila, au nord-est du pays, il alimente pas moins de six wilayas. Un trésor enfoui qu'il faut préserver. La mer comme solution à la pénurie d'eau s'est imposée à l'Algérie naturellement. Le pays dispose d'une côte de plus de 1600 km...