Des projets de dessalement d'eau de mer seront lancés, incessamment, dans l'Est, l'Ouest, et le Centre du pays, sur ordre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. En effet, le chef de l'Etat a donné cet ordre, dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres, soulignant la nécessité de poursuivre la coordination entre les secteurs en vue de mettre en place une stratégie efficiente et définitive à même de résoudre la crise de l'eau, d'après ce qu' a indiqué un communiqué du Conseil des ministres. «Le Président Tebboune a donné des orientations pour procéder, dans les plus brefs délais, au lancement de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Des projets pouvant s'élever à cinq grandes stations d'une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune», a précisé la même source. Il a en outre souligné «la nécessité de poursuivre la coordination entre les secteurs de la Défense nationale, de l'Energie, de l'Agriculture et des Ressources en eau en vue de mettre en place une stratégie efficiente et définitive à même de résoudre la crise de l'eau». M.Tebboune a également mis en avant «l'impératif de doter définitivement le secteur d'une politique éclairée sur la base d'un plan coordonné et scientifique de production et de gestion des ressources en eau». Il a préconisé, dans ce sens, «le recours aux barrages à hauteur de 20%, aux nappes phréatiques à taux égal et aux stations de dessalement pour le restant afin de préserver les réserves stratégiques nationales en eau». Le chef de l'Etat a, par ailleurs ordonné, de «charger un bureau d'études ou une commission composée de cadres du secteur d'un audit des opérations de distribution et de consommation d'eau». Plusieurs wilayas du pays souffrent, depuis des semaines voire des mois, de fortes perturbations dans la distribution de l'eau potable, allant parfois jusqu'à engendrer des émeutes, où des citoyens bloquent les routes ou brûlent des pneus pour exprimer leur mécontentement. En juin dernier, le Secrétaire général du ministère des Ressources en eau, Ismail Amirouche, a dévoilé qu'«au moins 50% des besoins en eau potable nécessaire pour l'alimentation des populations seront assurés à partir de l'eau de mer dessalée à l'horizon 2030». Le haut responsable du département le plus sollicité ces derniers mois après celui de la Santé, au vu de la propagation flagrante du Covid-19, avait déclaré que le dessalement de l'eau de mer a été retenu par le Gouvernement comme la solution alternative pour faire face au phénomène du stress hydrique et que l'objectif fixé dans la stratégie tracée en la matière est d'atteindre un taux de production de 50 % d'eau potable à partir de l'eau de mer dessalée à l'horizon 2030. Selon lui, des projets de réalisation rapide de trois stations de dessalement de l'eau de mer ont été mis en œuvre depuis mars dernier pour les besoins des populations d'Alger et une autre station destinée pour la wilaya de Tipasa. Il s'agit de la réalisation d'une station monobloc à Zéralda dotée d'une capacité de 10.000 m3/jour, d'une deuxième station prévue à Palm Beach pour une capacité de 5.000 m3/j et d'une troisième station qui sera réalisée à Ain Benian pour 10.000 m3. Pour la station prévue dans la wilaya de Tipasa, elle sera implantée à Bou-Ismail et dotée d'une capacité de traitement de 10.000 m3/j. «Les travaux avancent très bien et nous devons mettre en service la première station monobloc de Palm Beach entre le 15 et 20 juillet prochain, ce qui permettra de régler le problème de manque d'eau au niveau de cette région», avait-il rassuré. M. Amirouche avait annoncé que trois nouvelles stations de dessalement de type monobloc seront lancées durant cette semaine, au niveau des localités de «Bateau cassé» (Bordj El Kiffan) d'une capacité quotidienne de 10.000 m3, une deuxième station de traitement de 60.000 m3/j à la commune d'El Marsa, tandis que la troisième est prévue au niveau de la commune de Corso (Boumerdès) ayant une capacité de 80.000 m3/j.