Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, sera aujourd'hui à Moscou. Une visite rentrant dans le cadre d'une mission du Groupe de contact arabe au niveau ministériel sur le conflit russo-ukrainien. Un Groupe institué à l'issue du Conseil de la Ligue arabe, réuni le 9 mars 2022 au Caire, et constitué de l'Algérie, du Soudan, de l'Irak, de l'Egypte et du secrétaire général de la Ligue arabe. À Moscou, le chef de la diplomatie rencontrera son homologue russe, Sergueï Lavrov. Après Moscou, les ministres algérien, soudanais, irakien, et égyptien se rendront à Varsovie, en Pologne, pour y rencontrer le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba. Une visite annoncée par l'ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Beliaev, qui a salué la position algérienne. Pour préparer ce déplacement, Ramtane Lamamra a participé par visioconférence à une réunion de coordination du Groupe de contact arabe au niveau ministériel sur le conflit en Ukraine. Selon le contenu du communiqué du ministère, publié samedi, cette réunion entre dans le cadre de la préparation de la visite des ministres des Affaires étrangères algérien, jordanien, soudanais, irakien et égyptien, prévue à Moscou et Varsovie, pour s'entretenir avec leurs homologues de Russie et d'Ukraine. Une réunion à laquelle a pris part le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit. Le Groupe compte prendre contact avec toutes les parties concernées en vue de parvenir à une solution diplomatique du conflit. D'autant que l'Algérie, dans l'esprit de son engagement pour le renforcement de l'action arabe commune, n'a de cesse de déployer des efforts soutenus pour permettre au Monde arabe de contribuer activement aux bons offices et initiatives visant à mettre fin au conflit russo-ukrainien et à résoudre cette crise par la voie du dialogue et de la diplomatie. Un conflit qui n'est pas sans conséquences sur le Monde arabe et africain. Si le budget des pays producteurs de pétrole pourrait bénéficier d'un coup de pouce grâce à la hausse des prix, il n'en demeure pas moins que le coût des transports risque d'augmenter pour les habitants du continent, avec un effet d'entraînement sur les prix des autres produits de large consommation, notamment le pain -principal aliment des populations de la majorité des pays membres de la Ligue arabe - du fait que la Russie et l'Ukraine fournissent environ 30% du blé mondial. Aussi, une hausse des prix des denrées alimentaires à l'échelle mondiale et celle des prix de l'énergie, qui font grimper l'inflation, constituent une double menace. Néanmoins, ce conflit peut également offrir d'énormes opportunités aux pays producteurs de pétrole et de gaz. L'Europe doit rapidement trouver des alternatives au gaz russe, et les alternatives les plus fiables se trouvent en Afrique. En plus des morts que cause une guerre, elle a des impacts négatifs sur l'environnement et sur le quotidien des populations et la distance n'y change rien. Autant de dossiers que Ramtane Lamara et ses homologues auront à discuter à Moscou et à Varsovie