Des affrontements entre deux groupes armés ont éclaté, lundi soir, dans la capitale libyenne Tripoli, sur fond de tensions politiques exacerbées, faisant deux morts et cinq blessés, a-t-on appris de source sécuritaire. «Des affrontements entre deux groupes armés ont éclaté vers 20h00 (18h00 GMT), faisant deux morts et cinq blessés et occasionnant des dégâts matériels», a déclaré aux médias, dans la soirée, un responsable à la direction de la sûreté à Tripoli ayant requis l'anonymat. Parmi les dégâts, il y a eu un incendie dans un bâtiment «rapidement maîtrisé», tandis que la circulation est revenue «normale» dans le quartier théâtre des affrontements armés, a affirmé cet interlocuteur, sans préciser l'identité des groupes impliqués. Selon des médias locaux, il s'agit de l'Appareil de soutien à la stabilité, affilié au Conseil présidentiel, et de la Force Nawasi qui dépend du ministère de l'Intérieur du gouvernement en exercice. Les victimes appartenaient aux deux forces, d'après la même source. La Libye peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Maammar El Gueddhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, le pays d'Afrique du Nord se retrouve de nouveau, depuis début mars dernier, avec deux gouvernements rivaux, comme il l'a été entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile. Un gouvernement formé par l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant dans l'Est, est en effet en concurrence avec le cabinet en place à Tripoli, issu des accords politiques parrainés par l'ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, qui refuse de céder le pouvoir. Le gouvernement en exercice n'a pour l'heure pas commenté ces incidents. Le ministère de l'Intérieur du gouvernement rival a, lui, condamné des «affrontements inacceptables (qui) qui menacent la vie des civils».