Plusieurs décisions courageuses ont été prises lors de la dernière réunion du Conseil des ministres présidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Parmi ces décisions qui constituent la matrice de la sécurité alimentaire du pays, il y a l'augmentation des prix d'achat des légumineuses auprès des agriculteurs et de la marge bénéficiaire des producteurs et distributeurs de lait. Ces mesures viennent à point nommé, surtout que l'approvisionnement des produits alimentaires de large consommation subit une sérieuse problématique à cause des carences dans le domaine de la distribution pour ce qui est du lait, mais aussi la production des légumineuses pour e qui et des agriculteurs. Les produits alimentaires stratégiques et qui relèvent de la sécurité de notre pays dans ce domaine délicat, viennent de connaître une augmentation perceptible en termes d'achat de la part de l'Etat. Les légumineuses et la production céréalière devraient connaître une stabilisation et maîtrise en termes d'offre et de la demande pour parer aux phénomènes et pratiques de la spéculation et du monopole qui ont créé un véritable chaos dans la distribution et l'approvisionnement des produits alimentaires de large consommation. À ce propos, le président Tebboune a ordonné «l'augmentation du prix d'achat des légumineuses suivant les propositions du gouvernement, soit de 3.000 DA pour les haricots et les lentilles et de 2.000 DA pour les pois chiches, et ce, afin d'encourager les agriculteurs», précise le communiqué de la présidence de la République. Ces décisions sont importantes au vu de l'ampleur de la crise que vit le monde entier sur ce plan névralgique, à savoir la gestion des approvisionnements en produits alimentaires stratégiques sur fond des fluctuations des prix et les hausses dont ils font l'objet. Il faut dire que ces mesures traduisent la volonté réelle du président de la République de répondre d'une manière concrète à la situation socio-économique qui frappe de plein fouet et les consommateurs et les producteurs en la matière. La décision d'augmenter les prix d'achat des céréales auprès des producteurs répond à un seul souci, celui d'«inciter les agriculteurs à fortement augmenter la production et améliorer la sécurité alimentaire du pays», selon les experts et les spécialistes du secteur de l'agriculture. Dans le même sillage, le président a insisté sur l'importance d'«accorder l'exclusivité en matière d'importation des céréales à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) et d'oeuvrer à porter le taux de rendement par hectare de blé à pas moins de 40 quintaux à travers l'intensification des recherches scientifiques et agronomiques. Il a instruit, en outre, le gouvernement de recourir aux dernières technologies d'irrigation agricole, notamment en ce qui concerne les superficies de culture céréalière», souligne-t-on. Cette mesure va permettre aux producteurs locaux d'avoir plus de volonté en termes d'incitation pour se consacrer avec force à la filière céréalière et des légumineuses. Dans cette nouvelle évolution qui concerne l'agriculture nationale en général et la filière céréalière en particulier, les prix d'achat des légumineuses seront augmentés auprès des agriculteurs «Le prix du blé dur passera de 4 500 à 6 000 DA le quintal (321,3 à 377,9 euro/t), le blé tendre de 3 500 à 5 000 DA le quintal (249,9 à 314,9 euro/t) et l'orge de 2 500 à 3 400 DA le quintal (à 178,5 à 214,1 euro/t), mentionne-t-on. À ce propos, il faut se rappeler de la déclaration du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane qui a indiqué que «le prix d'achat actuel des céréales auprès des agriculteurs est injuste par rapport aux dépenses de l'Etat en matière d'importations», a-t-il rétorqué. L'autre décision très importante concerne les citoyens lambda et leur parcours du combattant pour se procurer un sachet de lait. Le président Tebboune a ordonné à l'Exécutif de «prendre en charge l'augmentation de la marge bénéficiaire d'un (1) DA/litre de lait pour les usines et 2 Da pour les distributeurs». Cette mesure va permettre aux professionnels de la filière lait de sortir de l'immobilisme dans lequel ils se sont blottis à cause de l'absence de motivation pour maintenir la distribution de lait subventionné alors que la rémunération est quasiment nulle de par la grille établie depuis 2001 sans que cela ne soit revu et révisé.