Beaucoup de vacarme et de tohu-bohu autour de la question «espagnole» et la suspension, par l'Algérie, du Traité d'amitié avec le royaume ibérique. À suivre les litanies qui fusent ici et là, à propos de cet événement, on dirait que toute la diplomatie algérienne est focalisée sur le sort de l'Espagne et ses agissements. En réalité, l'Algérie a mille autres choses, à faire. Elle dispose d'atouts inouïs. Etat pivot dans le monde en général et dans sa région en particulier, elle gagne de plus en plus de l'étoffe. C'est la réalité du terrain qui entérine ce redéploiement avéré de l'Algérie, sur le plan diplomatique. La 7e session du Conseil gouvernemental international algéro-américain du commerce et de l'investissement (Tifa), qui s'est déroulée à Alger, est un signe fort quant aux rapports diplomatiques bien conçus et définis entre l'Algérie et les USA. C'est là, une diplomatie dont les intérêts sont déterminés par la réciprocité et des rapports économiques et commerciaux. Dans ce sens, les observateurs analysent cette session réunissant l'Algérie et les USA comme «une rencontre qui prévoit l'examen de plusieurs points, dont l'accès aux marchés des deux pays et le renforcement des relations bilatérales et des contacts entre les acteurs économiques, permettra d'insuffler une forte impulsion aux relations commerciales et économiques entre les deux pays, et de promouvoir la coopération dans divers domaines dans lesquels les Etats-Unis sont leaders, comme les start-up, les technologies de pointe, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique», assurent-ils. L'Algérie ne fait pas de sa diplomatie un moyen de chantage ni un instrument pour jouer les trouble-fêtes contre tout processus permettant et visant la stabilité et la paix internationale. C'est ce credo qui a permis à l'Algérie d'avoir une place prépondérante au sein de la communauté internationale. La diversification de partenariats économique et commercial est un signe montrant que la diplomatie algérienne n'est pas rigide; bien au contraire, elle se place dans une posture où le pragmatisme et le réalisme politique sont l'outil de choix à même de consolider sa place dans le giron de la diplomatie internationale. À ce propos, les hauts responsables algériens ont pavé la voie quant à une nouvelle démarche visant la promotion de l'investissement étranger, en assurant que «les hautes autorités du pays oeuvrent à encourager l'investissement étranger en Algérie à travers une série de réformes visant à améliorer le climat des affaires et rendre le marché algérien plus attractif pour les investissements dans de nouveaux secteurs», précise-t-on. Le retour diplomatique de l'Algérie se vérifie par rapport au volume des échanges entre les pays européens y compris de l'Europe du Nord (les pays scandinaves). L'Algérie organisera, en mai 2023, la 20e réunion des ministres des Affaires étrangères africains et leurs homologues des pays nordiques. C'est dire que la diplomatie algérienne est sur tous les fronts pour peser de son poids dans la perspective d'assurer sa mission diplomatique, en sa qualité de force de paix et de stabilité dans le monde. Sa place prépondérante en Afrique en tant que puissance, régionale, lui confère le statut d'un Etat intermédiaire de choix pour dissiper les différends et les conflits qui se font exprimer en Afrique et d'autres régions du monde. Un autre grand pays qui affiche sa satisfaction de ses relations bilatérales avec l'Algérie, à savoir le Canada. La 3e session des consultations politiques algéro-canadiennes en Algérie, coprésidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Rachid Chakib Gaïd du côté algérien et la sous-ministre déléguée des Affaires étrangères, Cynthia Termorshuizen, du côté canadien, prouve, s'il en est, que l'Algérie est en train de tisser des relations diplomatiques diversifiées et efficaces entre les grands pays et au niveau international, sans que cela entrave sa politique diplomatique basée sur la réciprocité et le respect sans ambages de sa souveraineté politique et de sa doctrine diplomatique. Les litanies que l'on entend ici et là, ne sont que tintamarres et bavardages sans échos escomptés.