La célébration du 60e anniversaire de l'Indépendance nationale donne l'opportunité aux personnalités, chefs d'Etat, aux souverains d'adresser leurs voeux, leurs félicitions au président de la République. Celui qui émane du SG de l'ONU est particulièrement remarquable, car il met à l'honneur la diplomatie algérienne. Antonio Guterres a tenu à souligner «le rôle important et actif que l'Algérie a joué et continue de jouer au sein des Nations unies, notamment en assurant le leadership sur un nombre d'actions déployées par les Nations unies pour la prévention et le règlement des conflits internationaux», indique la missive destinée à Abdelmadjid Tebboune. Une référence implicite à la diplomatie algérienne. Née dans les maquis, menée par de jeunes hommes, elle a conduit l'Algérie vers son destin, son indépendance de manière éclatante. C'est dans le soutien des pays non alignés qu'elle saisira une opportunité inouïe pour rayonner. Il donnera une dimension internationale à la cause algérienne. La délégation algérienne menée par une des figures emblématiques de la révolution algérienne, le regretté Hocine Ait Ahmed y siègera comme membre à part entière lors de la conférence de Bandung, qui a regroupé 29 pays asiatiques en avril 1955. Les pays afro-asiatiques harcèleront par des offensives diplomatiques incessantes la France et la contraindront à justifier sa politique devant l'Assemblée générale des Nations unies en 1956, puis en 1957. Ait-Ahmed entreprendra ensuite une tournée diplomatique en ouvrant, en avril 1956, le bureau de la délégation du FLN à New York dans son appartement du 150 East à la 56e rue. Il sera secondé par M'Hamed Yazid. Une autre figure remarquable de la diplomatie algérienne. Il sera un des négociateurs phare des «accords d'Evian», signés le 18 mars 1962 par l'inoubliable Krim Belkacem qui conduira la délégation algérienne. La diplomatie algérienne fera une entrée tonitruante dans le concert des nations, après l'accès du pays à son indépendance. Le 8 octobre 1962 l'emblème national fut hissé au siège des Nations unies à New York. L'Algérie a été, depuis, de tous les combats pour la paix, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle a fait de la non-ingérence et de la solution politique des conflits, des principes. Restant droite dans ses bottes, elle n'en déviera plus. Le 60e anniversaire de son indépendance donne l'occasion de revenir sur ses plus hauts «faits d'armes». La libération, en janvier 1981 de 52 diplomates et civils américains pris en otage dans leur ambassade à Téhéran, l'accord frontalier entre l'Irak et l'Iran, le 6 mars 1975, appelé «Accord d'Alger», l'accord de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée, la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971 en préparant subtilement les grandes capitales à cette prise de contrôle des activités de production du gaz et du pétrole qui constitueront la colonne vertébrale de son économie... Plus récemment, son rôle de premier plan dans le retour de la paix au Mali et en Libye. L'Envoyée spéciale de l'Union européenne (UE) pour le Sahel, Emanuela Claudia Del Re a tenu à saluer, à cet égard, le rôle important de l'Algérie en sa double capacité de chef de la Médiation internationale et de président du Comité de suivi de l'Accord, et son engagement sincère en faveur d'un Mali uni, stable, démocratique et prospère, lors de son entretien le 31 mai dernier avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra. La voix de l'Algérie résonne désormais aussi puissamment qu'elle l'a été par le passé pour les causes justes, pour la paix. «Mecque des révolutionnaires» il fut un temps, Alger est sur le point de devenir la «Mecque de la diplomatie mondiale». Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, le président du Conseil italien, Mario Draghi, l'ex- ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, l'Envoyée spéciale de l'Union européenne pour le Sahel, Emanuela Claudia Del Re...s'y sont rendus.