L'Iran a fait état ce week-end de nouvelles avancées techniques concernant l'enrichissement d'uranium, poursuivant le développement de son programme nucléaire en plein blocage des pourparlers pour relancer l'accord de 2015. Selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) aux Etats membres, la République islamique a commencé à «alimenter la cascade de centrifugeuses» avancées à l'usine de Fordo, qui avait été récemment modifiée en vue d'une plus grande efficacité. Cette amélioration technique permet de «changer la configuration de la cascade plus facilement» et de passer rapidement d'un niveau d'enrichissement à l'autre, avait expliqué l'AIEA dans un précédent rapport en mai. Cette usine est située dans les profondeurs des montagnes à environ 180 km au sud de Téhéran. Début janvier 2021, l'Iran avait indiqué avoir amorcé le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% sur le site, au-delà des 3,67% fixés par l'accord connu sous son acronyme anglais JCPOA. Quelques mois plus tard, il avait franchi, dans un autre lieu, le seuil inédit de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d'une bombe - une intention niée par Téhéran. Le gendarme onusien du nucléaire est chargé de vérifier et de contrôler la mise en oeuvre des engagements pris par l'Iran en 2015 à Vienne avec les grandes puissances. Mais à la suite du retrait en 2018 des Etats-Unis sous l'impulsion de Donald Trump et le rétablissement des sanctions, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations. Et les discussions ouvertes au printemps 2020 à Vienne pour trouver une entente sont au point mort, après une récente tentative avortée à Doha. Parallèlement, l'AIEA navigue de plus en plus à l'aveugle: l'Iran a retiré en juin 27 caméras de surveillance, en riposte à l'adoption d'une résolution critique par le Conseil des gouverneurs. Si le blocage persiste, «dans trois ou quatre semaines» l'Agence ne sera plus en mesure de fournir les informations nécessaires au suivi du programme iranien, avait alors averti son directeur général Rafael Grossi. Une échéance désormais atteinte. Ce dossier sera un des sujets de discussions de Joe Biden, qui se rend mardi en Israël puis vendredi à Jeddah en Arabie saoudite. «Mon administration va continuer à accroître la pression diplomatique et économique jusqu'à ce que l'Iran soit prêt à revenir au respect de l'accord, tout comme je suis prêt à le faire», écrit le président américain dans une tribune publiée samedi par le Washington Post.