Un dispositif de sécurité impressionnant en uniforme et en civil au procès des accusés du meurtre de Djamel Bensmaïn en août dernier à Larbaâ Nath Irathen(Tizi Ouzou). Le président de la chambre pénale près le tribunal de Dar El Beïda a décidé de le reporter à la session prochaine à la demande du collectif de défense du père de la victime. Ce dernier qui s'est constitué partie civile dans ce procès, a demandé la mise à disposition d'équipements audiovisuels pour visionner les vidéos montrant le meurtre, ainsi que la présence de tous les mis en cause non arrêtés. Quelque 102 individus, dont quatre placés sous contrôle judiciaire, sont accusés dans l'affaire du meurtre du jeune Djamel Bensmaïn, lors des incendies enregistrés l'été dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les mis en cause sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation dont entre autres, «homicide volontaire», «lynchage et immolation par le feu d'un cadavre», «violation de l'enceinte d'un poste de police» et «actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l'Etat». D'autres accusés au nombre de neuf sont en fuite. Ces derniers seront jugés en contumace. Il est à noter que plusieurs membres de familles des accusés n'ont pu accéder à l'enceinte du tribunal. Ils se sont par conséquent amassés à l'extérieur du tribunal. À propos de la demande des enregistrements audiovisuels, Me Sélini soutient: «La défense de la partie civile à réclamé la diffusion de ces vidéos restituant en détail les circonstances des faits de ce crime atroce pour que le tribunal puisse faire toute la lumière sur ce crime odieux et sanctionner les vrais criminels et permettre ainsi aux observateurs et à l'opinion publique de voir la réalité et l'horreur des faits...». D'ores et déjà, la défense des accusés soupçonne la partie civile de vouloir, à travers sa demande, de revoir les vidéos du crime, «impressionner» les magistrats et les membres de jury en charge de cette affaire. La partie civile compte faire des demandes de réparation. Dans ce sens, l'avocat de la famille de la victime, Abdelmadjid Selini,a déclaré à la presse: «une fois que le tribunal prononce son verdict contre les accusés, la partie civile fera sa demande de réparation sur laquelle tranchera le tribunal». «La victime a laissé derrière elle des parents, des frères...», a-t-il poursuivi, estimant que «des dommages matériels et moraux ont été enregistrés dans le sillage de ce drame, ce qui donne à chaque partie le droit de faire ses demandes de dédommagement sur lesquelles il appartient au tribunal de se prononcer... ». Interrogé si le MAK, Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie(classé entité terroriste par l' Algérie) serait impliqué, il a précisé qu' «on ne peut pour l'heure affirmer que le meurtre ait été ordonné par le MAK, car pour cela, la justice doit d'abord apporter des preuves tangibles...». Et d'ajouter, «si quelques prévenus avaient avoué leur adhésion au MAK, en revanche ils sont poursuivis non pas pour leur appartenance à ce mouvement, mais pour leur implication dans le meurtre et le lynchage du jeune Djamel Bensmaïn...», a-t-il souligné. Rappelons qu' une somme de 300 millions de dinars avait été remise au père de la victime par une délégation des notables de la région. Enfin, le lynchage à mort de la victime est survenu alors que la région faisait face à d'immenses incendies qui ont fait d'énormes dégâts matériels et humains. Le non-recours aux tirs de sommation intervenait en application des instructions du Haut Commandement afin d'éviter tout dérapage», avait indiqué le directeur de la police judiciaire Mohamed Chakour.