L'affaire du meurtre atroce du jeune Djamel Bensmaïl continue d'être instruite par le juge d'instruction près le tribunal criminel de Sidi M'hamed. Hier encore, le bal des fourgons de police transportant les détenus, principaux accusés dans cette affaire de meurtre sans précédent dans les annales de la justice algérienne, a continué au tribunal de Sidi M'hamed. Au fur et à mesure des interrogatoires menés par le juge d'instruction, pour le troisième jour consécutif, les mesures de mise en détention provisoire des principaux accusés s'accentuent. En effet, hier encore, plus d'une dizaine d'autres individus soupçonnés d'être mêlés au meurtre du jeune artiste, viennent d'être mis en détention provisoire, en attendant leur comparution devant le tribunal criminel d'Alger. Ils sont au nombre de 11 personnes, dont trois femmes à faire l'objet de cette mesure judiciaire énoncée par le juge près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Ce qui porte le nombre global des mesures de mises en détention provisoire à 43 concernant le même nombre de personnes, officiellement mises en cause dans le cadre de cette horrible affaire. Selon des indiscrétions, ils sont plusieurs accusés à avoir admis les actes qui leur sont reprochés, tandis que d'autres ont fait des déclarations nouvelles, face au magistrat chargé d'instruire cette grave affaire, apprend-on de bonnes sources. Il convient de signaler aussi, que d'autres personnes, citées durant les enquêtes de police, et impliquées dans le lynchage et le meurtre de feu Djamel, seraient en fuite faisant l'objet de recherches intenses de la part de l'ensemble des corps de services de sécurité. À rappeler d'autre part, que 19 personnes étaient placées en détention provisoire suite à des interrogatoires qui se sont étalés durant toute la matinée de la journée de mardi. Pour rappel, le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed a prononcé des mises sous contrôle judiciaire, à l'encontre de quatre personnes qui voyageaient avec le défunt à bord de la Renault Clio. Soupçonnées par les populations d'être à l'origine des incendies, qui se sont déclenchés dans la région de Larbaâ Nath Irathen, ces dernières ont fait l'objet de mesures d'élargissement, en attendant l'aboutissement de l'enquête judiciaire, ou leur comparution devant le tribunal, qui décidera de leur sort. L'instruction continue de plus belle avec le reste des mis en cause, notamment une cinquantaine d'individus arrêtés par les ser-vices de police, suite à des identifications sur les supports vidéos et photos et à des appuis citoyens salutaires, diffusés sur les réseaux sociaux. Plus de 90 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette grave affaire, qui a vu des témoignages accablants de la part des principaux accusés, mettant en relation les deux organisations terroristes, dont Rachad et le MAK. Leurs liens indéniables avec le Makhzen ne sont plus à démontrer, après les faits relatés et réitérés par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Les mis en cause devront répondre des chefs d'inculpation d'homicide volontaire, lynchage, immolation et mutilation d'un cadavre, violation de l'enceinte d'un poste de police, appartenance à un groupe terroriste et actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l'Etat et visant à terroriser les populations, rapportent des sources judiciaires proches du dossier.