Le procès des mis en cause dans l'assassinat à Larbaâ Nath Irathen (wilaya de Tizi Ouzou), dans des conditions atroces, du jeune Djamel Bensmain, issu de Miliana (wilaya de Aïn Defla), s'ouvre aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed à Alger. 102 inculpés dont des femmes comparaitront pour répondre des chefs d'accusation d'homicide volontaire, lynchage et immolation par feu d'un cadavre, violation de l'enceinte d'un poste de police, appartenance à un groupe terroriste et actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l'Etat. Pour rappel, l'assassinat de Djamel Bensmaïn a eu lieu le 11 août 2021 à Larbaâ Nath Irathen. Des images et des vidéos macabres avaient été diffusées en direct sur les réseaux sociaux par une grande foule, comprenant des femmes, qui assistaient au lynchage et à l'immolation par le feu du cadavre du défunt venu de Miliana pour participer à des opérations de lutte contre les feux de forêts qui avaient touché plusieurs régions durant l'été 2021 dont la wilaya de Tizi Ouzou. Quelques jours après l'assassinat, soit le 15 août 2021, le directeur de la police judiciaire (DPJ) à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour, avait annoncé, lors d'une conférence de presse, «l'arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes, impliqués dans l'assassinat et le lynchage du jeune Djamel Bensmaïn», ajoutant que parmi les personnes arrêtées figure «la femme qui appelait et incitait à décapiter la dépouille et la personne qui a poignardé la victime, arrêtée alors qu'elle tentait de fuir vers le Maroc». Il avait également expliqué que les policiers qui transportaient la victime à bord du véhicule de police «ont évité les tirs de sommation pour éviter tout dérapage sécuritaire dangereux, que certaines parties connues pour leur hostilité envers l'Algérie auraient exploité pour déstabiliser le pays». Précisant que «le non recours aux tirs de sommation intervenait en application des instructions du Haut commandement». Au cours de cette première conférence de presse sur cette affaire, des vidéos d'aveux de quatre mis en cause dont la femme qui incitait à la décapitation de la victime, avaient été projetées. Deux jours plus tard, la DGSN a diffusé une nouvelle vidéo d'aveux de nouveaux mis en cause arrêtés dans le cadre de cette affaire dont l'implication dans l'assassinat «a été établie par des preuves scientifiques et techniques, parmi lesquels se trouvaient des membres de l'organisation terroriste MAK». «Dans le cadre de la poursuite de l'enquête ouverte par la DGSN dans l'affaire de l'assassinat du jeune Djamel Bensamïn à Larbaâ Nath Irathen, les services spécialisés de la sûreté nationale ont procédé à l'arrestation de 25 autres suspects, en état de fuite dans plusieurs wilayas du pays», avait indiqué la DGSN plus tôt dans un communiqué. Le 26 août 2021, soit deux semaines après l'assassinat de Djamel Bensmaïn, le procureur général près la Cour d'Alger, Sid Ahmed Merrad, a annoncé que 83 sur les 88 suspects arrêtés dans cette affaire ont été placés en détention provisoire, précisant que parmi les mis en cause, un mineur, 3 femmes et 24 éléments sont membres du mouvement terroriste «MAK». Il a également fait état de l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre les commanditaires du meurtre de Djamel Bensmaïn et à leur tête le président du mouvement terroriste «MAK», Ferhat Mehenni. Le procureur général près la Cour d'Alger a précisé que 29 individus étaient actuellement en état de fuite avec l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre certains d'entre eux, souhaitant que les pays où se trouvent ces individus coopèrent pour les extrader dans les plus brefs délais.