Consécutivement au mouvement partiel effectué par le président de la République dans le corps de la justice, le ministre de la Justice, garde des Sceaux Abderrachid Tabi a entamé, jeudi, une cérémonie d'installation officielle du président et du procureur général de la Cour d'Alger, respectivement Kamel Ghazali et Moussa Ben Athmane. Deux magistrats, visiblement, chevronnés ayant évolué dans le corps de la justice et occupé des fonctions importantes au titre de différents postes de la magistrature. Dans une déclaration publique, à l'issue de cette cérémonie, le garde des Sceaux s'est exprimé sur la teneur de ces mouvements opérés par le président de la République. Pour Tabi, ce mouvement illustre la volonté du chef de l'Etat «d'insuffler une nouvelle dynamique à l'action judiciaire à l'effet de renforcer le statut de l'autorité judiciaire et promouvoir son rôle au sein de la société». Et d'ajouter que cela entre dans le cadre d'une «approche du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à bâtir une Algérie nouvelle fondée sur l'autorité judiciaire que consacre la Constitution et les lois de la République». Poursuivant son plaidoyer, le garde des Sceaux a estimé que pareilles approches visaient, en fait, la «promotion de la ressource humaine, étant un facteur clé dans tout processus de changement, en donnant l'opportunité aux magistrats ayant fait leurs preuves, d'occuper des postes judiciaires de qualité». Une sorte de motivation pour les magistrats qui ont brillé par leurs actions et leurs pratiques, tendant à donner un sens utile et efficient à leurs approches respectives. Un tel mouvement devrait contribuer à instaurer un climat d'émulation au sein du corps de la magistrature, afin d'inciter à s'écarter des sentiers battus. Le mouvement traditionnel, devenu récurrent et fréquent depuis l'élection du président Tebboune, tend à mettre fin aux pratiques d'antan où le magistrat pouvait prétendre à «des postes éternels» et à des nominations complaisantes, loin des critères d'efficience et de compétence. Les mouvements opérés depuis peu, semblent répondre à des critères nouveaux, basés sur une sorte d'évaluation continue des rendements et de l'exercice de la fonction de magistrature. Une telle approche est à même de mettre à rudes épreuves, les plus téméraires. Le garde des Sceaux rappellera, à cet égard, que «18 nouveaux magistrats ont été promus à des postes de responsabilité, à savoir présidents de cour et procureurs généraux». Le ministre de la Justice a également mis en exergue «le renforcement de la place de la femme dans le corps des magistrats en l'affectant à des postes de responsabilité vu son travail avéré dans le domaine», a-t-il rétorqué. Pour ce qui est de cette installation, il y a lieu de souligner que les deux magistrats installés à la cour d'Alger, disposent de CV assez pointus, souligne-t-on. Il s'agit, tout d'abord, du président de la cour d'Alger, Kamel Ghazali, diplômé de l'Institut national de la magistrature (1998), qui vient succéder à Mokhtar Boucherit. Le nouveau magistrat a eu à évoluer dans diverses et importantes fonctions judiciaires au sein du corps de la magistrature. Juge d'instruction dans plusieurs juridictions, il a également occupé plusieurs postes au sein du parquet général, en tant que procureur général adjoint près la cour de Blida, puis procureur général près les cours d'Annaba et de Médéa. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (1986), le nouveau procureur général près la cour d'Alger, Moussa Ben Athmane, est quant à lui un magistrat hors pair, qui succède à Sid Ahmed Mourad. Procureur général près les cours de Skikda, Médéa et Constantine où il a laissé une bonne impression, Moussa Ben Athmane a eu à exercer en tant que juge d'instruction dans plusieurs tribunaux de Cherchell, Hadjout et Sidi M'hamed. Procureur de la République depuis 2020, près les tribunaux de Béchar et Tizi Ouzou, Moussa Ben Athmane a également exercé les fonctions de procureur adjoint près les tribunaux de Béchar, Tiaret et Tizi Ouzou. Rappelons que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a procédé, lundi dernier, à un mouvement partiel dans le corps des présidents et procureurs généraux près les cours de justice.