«Par notre histoire commune et nos défis futurs, la France et l'Algérie sont liées. Renforcer et renouveler notre partenariat, c'est le sens de ma visite et de mes échanges avec le Premier ministre Aïmene Babderrahmane», a affirmé, dans un tweet, la Première ministre française, Elisabeth Borne, à son arrivée à Alger. Une déclaration lourde de sens visant, notamment à conjurer les vieux démons qui empoisonnent, cycliquement, les relations entre les deux pays. D'autant qu'en matière diplomatique, il est important d'avoir de la mémoire et en même temps d'avoir la capacité à passer par-dessus les obstacles. Une visite à même de parachever le rapprochement des deux pays. Une relation appelée à être construite, enfin, sur des intérêts, gagnant-gagnant, des uns et des autres. Une relation basée sur la Déclaration d'Alger qui a défini six axes pour réaliser un «partenariat renouvelé» entre l'Algérie et la France. Des axes portant, notamment sur le dialogue politique à travers le Cihn et des rencontres bilatérales denses, à échéances régulières, le volet histoire, histoire et mémoire, le volet humain et la question des visas, le partenariat économique et la transition énergétique, la coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive, ainsi que la jeunesse. Des axes sur lesquels les deux pays veulent travailler. Epaulée de 15 ministres, la Première ministre française a entamé, hier, sa visite de deux jours en Algérie avec l'ambition de donner «une impulsion nouvelle» et «concrète» à la réconciliation amorcée en août dernier, par les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Elisabeth Borne a été accueillie à l'aéroport international Houari-Boumediene, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, et de membres du gouvernement. Symbole de ce rapprochement, la Première ministre a entamé sa visite par des gestes mémoriels. Elle a déposé une gerbe de fleurs au monument des Martyrs, ainsi qu'au cimetière Saint-Eugène à Alger, où reposent nombre de Français nés en Algérie. Les deux Premiers ministres ont, par la suite, coprésidé la 5e réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn), dont la dernière édition remonte à 2017. Une réunion consacrée «exclusivement» à la coopération économique. Intervenant à l'ouverture de cette réunion, au centre international des conférences (CIC) «Abdelatif Rahal», le Premier ministre a exprimé sa totale conviction quant aux potentialités exceptionnelles dont disposent l'Algérie et la France dans divers domaines, appelant les entreprises des deux pays à s'orienter vers les aspects liés au transfert de l'expertise, le savoir-faire et la formation. Il a également mis l'accent sur les efforts déployés par l'Algérie en vue de réunir les conditions nécessaires et l'environnement adéquat devant favoriser la mise en place d'une base productive et industrielle concurrentielle et moderne à travers l'amélioration du climat d'affaires et la promotion de la production nationale. Une réunion devant être sanctionnée par la signature de plusieurs accords portant, notamment sur la formation, la transition énergétique, la coopération économique, la jeunesse et l'éducation, ainsi que les questions de défense et diplomatie. D'autant qu'Elisabeth Borne est accompagnée de plusieurs dizaines d'entreprises devant prendre part au Forum des affaires franco-algériens, qui sera inauguré, aujourd'hui, par les deux Premiers ministres. Le rendez-vous permettra à la chef du gouvernement français de rencontrer des représentants du monde des affaires des deux pays. Avant son départ en direction de Paris, il est prévu qu'Elisabeth Borne soit reçue en audience par le président Abdelmadjid Tebboune.