La Première ministre française Elisabeth Borne effectuera, ce dimanche, sa première visite à l'étranger depuis sa nomination à la tête du gouvernement. Destination: Alger où elle coprésidera avec le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn). Une visite intervenant plus d'un mois après celle du président français Emmanuel Macron qui s'est soldée par la signature d'un accord de «partenariat renouvelé» entre les deux pays. Pour la circonstance, Elisabeth Borne sera accompagnée d'une importante délégation ministérielle. Selon le quotidien Le Figaro, pas moins de 16 ministres, et pas des moindres, l'accompagneront pour continuer de ressouder les liens entre Paris et Alger. En somme, la moitié de son équipe gouvernementale fera le déplacement à Alger. Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Olivier Dussopt (Travail), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Pap Ndiaye (Education nationale) ou encore Rima Abdul Malak (Culture), ainsi que plusieurs autres membres du gouvernement et des hommes d'affaires seront présents. «Cela montre l'étendue des sujets qui seront évoqués», insiste-t-on à Matignon, selon la même source. Des départements qui laissent entrevoir les sujets à aborder et surtout l'importance accordée au partenariat «renouvelé» algéro-français, notamment à cette session du Cihn qui sera consacrée à plusieurs questions liées, notamment à l'économie, la transition écologique et la jeunesse. Une session abordée lors de la visite, en août dernier à Alger, d'Emmanuel Macron. « La rencontre a été pour les deux parties l'occasion de renouveler leur détermination à aller de l'avant pour l'intensification de nos efforts, en vue de rehausser nos relations suivant des étapes pratiques étudiées et un calendrier précis pour l'activation des mécanismes de coopération et la consolidation de la dynamique positive, à l'horizon des prochaines échéances bilatérales, notamment le Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn), le Comité mixte économique franco-algérien (Comefa) et le Dialogue stratégique algéro-français, tout en intensifiant les échanges de visites, à tous les niveaux, entre les responsables des deux pays», avait souligné le président Tebboune dans une déclaration de presse commune, à l'issue des entretiens avec son homologue français. Et c'est dans ce cadre qu'intervient la visite d'Elisabeth Borne. «En ligne avec la Déclaration conjointe d'Alger pour un partenariat renouvelé entre l'Algérie et la France», adoptée à l'occasion de la visite du président français fin août dernier, avait indiqué Matignon le 24 septembre dans un communiqué annonçant la visite d'Elizabeth Borne en Algérie. Selon la même source, «les membres des gouvernements français et algérien se réuniront pour réaffirmer leur détermination à promouvoir l'amitié entre la France et l'Algérie et approfondir la coopération bilatérale dans les domaines d'intérêt commun». D'autant que la 5e session du Cihn a été à plusieurs fois reportée. La dernière session du Chin remonte à décembre 2017 à Paris. Prévue en 2021 sous la coprésidence du Premier ministre d'alors, Jean Castex, le Cihn a été reporté sine die «compte tenu du contexte sanitaire», avait annoncé Matignon. Mais en réalité, la véritable cause aurait été la taille de la délégation ministérielle française, réduite à trois ou quatre membres du gouvernement. Insuffisant pour traiter tous les dossiers dans un «sous-format» d'un Comité intergouvernemental de haut niveau. Ce qui n'est pas le cas d'Elisabeth Borne qui devrait être reçue en audience par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Une visite devant donner une nouvelle dimension aux relations de coopération bilatérale. Outre la question de la mémoire, des visas, l'émigration et le tout- sécuritaire, les dossiers économiques domineront les débats. D'autant que la France a perdu du terrain au profit de l'Italie qui a signé en juillet dernier avec l'Algérie quinze mémorandums d'entente et accords concernant la coopération industrielle et énergétique, entre autres domaines. Par ailleurs, cette visite intervient également dans un contexte particulier marqué par la crise énergétique provoquée par le conflit russo-ukrainien, et son impact sur l'approvisionnement en gaz naturel après les relations tendues entre Moscou et les pays européens. Une visite coïncidant avec la tenue à Alger de la 4e réunion annuelle de Haut niveau du dialogue énergétique entre l'Algérie et l'Union européenne.