Par DAO Van Huynh* Les relations algéro-vietnamiennes sont toujours au beau fixe, on ne nie pas cela étant une vérité que tout un chacun a témoignée pendant plus d'un demi-siècle, une réalité qui a dépassé l'ordinaire. Dans la guerre contre les colonialistes français, bien des jeunes élites algériennes ont été envoyées sous le drapeau des armées coloniales comme le corps expéditionnaire qui s'est aligné ensuite avec les Viet Minh de l'Oncle Hô et du légendaire général Giap. Ces frères reconnus comme les enfants de H? Chí Minh ne sont pas suivis par la déroute des colons chassés de la battaille de Ðien Bien Phu. Après la libération du Sud-Vietnam et la réunification du pays en 1975, le Vietnam butait contre des difficultés à tous les égards. Comme il manquait de personnel compétent, le Vietnam a confié à des pays amis, de confiance comme l'Algerie, Cuba... d'assumer sa représentation à certaines organisations internationales, de recevoir et gérer les localités de l'ancien régime de Saigon à l'ONU, Tunis, à Montréal... Il s'agissait là d'une confiance sans réserve, d'une fidélité et d'une amitié sincères, jamas connues et jamais mises en doute. Je peux conclure que c'était une ralation entre des frères intimes qui ne cherchaient qu'à se protéger mutuellement! Le 8 mars 1974 - Il y a 43 ans, 15 journalistes algériens ont péri dans un accident d'avion près de Hanoï lorsque le défunt président Houari Boumediene était en visite officielle au Vietnam. Ces journalistes sont morts dans l'exercice de leurs fonctions... À un autre bout du monde, en Algérie, des médecins, enseigants, ingénieurs et ouvriers vietnamiens sont aussi morts lors de leurs missions dans ce pays frère... Ce sont là tant de preuves comme quoi Allah avait choisi leur lieu de sacrifice, aux bras de leurs frères et soeurs. La mort, par la loi de la nature, est inéluctable; mais le choix du refuge est un honneur, ce qui rend la douleur atténuante. Qui a eu cet honneur? Il y avait plus d'un siècle, le premier Vietnamien a étre déporté en exil en Algerie, le roi anti-français Ham Am Nghi. Un après-midi de dimanche, le 13 janvier 1889, le roi qui avait à peine 18 ans, venu d'un pays lointain, a été emprisonné dans un endroit appelé La Régence, emmené ensuite à la villa des Pins à Alger. On reconnaît maintenant la place de la rue du Prince d'Anam. À la résidence déchirée de l'empereur emprisonné, quelques gardes du corps à son côté, un roi sans trône, et ce, à la fin du XIXe siècle! Dans les années 1980, le nombre de Vi?tnamiens en Algérie s'est élevé à des milliers repartis de l'Est à l'Ouest. On reconnaissait des milliers de médecins, d'ingénieurs et d'enseignants qui sont venus aider les jeunes Algeriens, surtout dans les régions reculées. Les visites de haut niveau restent dans le coeur des gens, émouvants. L'Histoire a voulu que Feu le président Houari Boumediene rende visite au Vietnam la veille de la libératiom du Sud-Vietnam, ce qui signifie comme le symbole de l'amitié et de la fidélité entre nos deux pays, jamais connues. En 1984, le héros légendaire, ami des Africains, le général Giap était en visite en Algérie. Il était le héros de l'indépendance vietnamienne et l'ami de l'Algérie. C'était émouvant et fier pour moi de le suivre dans ses rencontres avec les jeunes Algériens qui l'adoraient. À la faculté de Ben Aknoun, devant les étudiants avec l'air décontracté, le général a déclaré avec justesse: ´´L`impérialisme comme étant un mauvais élève qui ne retient pas les leçons. Ils ont été battus au Vietnam, poutquoi sont- ils venus en Algérie semer encore des crimes à mes frères et soeurs. Ils auront certainement des défaites cuisantes!´´. Ses paroles ont été applaudies très fort et longuement par l'audience. *Premier Secrétaire de Vietnanme