Fabuleux. L'économie nationale qui confirme son statut de locomotive du Maghreb s'insère dans le groupe des pays qui doivent réaliser entre 3 et 6% de croissance en 2022 et s'installe à la première place au niveau du Bassin méditerranéen. Selon les prévisions du FMI avec 4,7% de croissance en 2022, elle devancerait la Chine (3,2%), le Canada (3,3%), l'Italie (3,2%), l'Espagne (4,3%)... La France qui n'en fait pas partie ne réaliserait que 2,5%. Ce taux de croissance s'affiche encore plus retentissant au Maghreb où il surclasse celui du Maroc qui devrait se contenter de 0,8%, de celui de la Libye qui chuterait à moins 18%, alors que la Mauritanie avec 4% et la Tunisie (2,2%) doivent tirer leur épingle du jeu. Les aléas de 2020 semblent derrière nous. Une année éprouvante due aux dommages provoqués par la pandémie de Covid-19 (baisse des revenus pétroliers, des réserves de change...). L'Algérie a, malgré cette conjoncture difficile, affiché des signes évidents de résilience qui lui ont permis d'en sortir significativement moins impactée que bon nombre de pays de la région, ses voisins immédiats, notamment. Elle fait nettement mieux depuis. Portée par un secteur pétro-gazier tout feu tout flamme depuis le début du conflit armé russo-ukrainien qui a vu les prix de l'or noir et du gaz s'envoler. Ce qui lui permettra d'enregistrer un excédent commercial derrière lequel elle court depuis 2015 et d'engranger des recettes records grâce aux ventes de gaz et de pétrole. Les exportations en hydrocarbures vont, en effet, permettre à l´économie nationale d´engranger quelque 50 milliards de dollars à la fin de l´année 2022 contre 34,5 milliards de dollars en 2021 et 20 milliards de dollars en 2020 alors que la balance commerciale affichait un excédent de 5,68 milliards de dollars à fin juin 2022. Un boom extraordinaire qui confirme sa bonne santé et les statistiques élogieuses du Fonds monétaire international réputé pour ne pas distribuer des bons points à l'emporte-pièce. Attribuer cependant ces performances au seul secteur pétro-gazier qui demeure incontestablement l'épine dorsale de l'économie du pays reviendrait à occulter le bond significatif des exportations hors hydrocarbures qui doivent atteindre 7 milliards de dollars d'ici la fin de l'année et qui ambitionnent de «casser» la barre symbolique des 10 milliards de dollars en 2023. Un indicateur incontestable qui permet d'affirmer que la marche vers la diversification de l'économie du pays n'est pas une simple vue de l'esprit. L'Algérie recèle des potentialités incontestables qui doivent lui permettre de relever ce challenge. L'heure est au démarrage de ces chantiers qui doivent venir en appoint au secteur pétro-gazier qui porte à bout de bras l'économie du pays. On peut citer, entre autres, la réalisation du port d'El Hamdania à Cherchell, les gisements de fer de Ghar Djebilet, de la mine de zinc d'Amizour à Béjaïa, de phosphate de Bir El Ater à Tébessa, de l'ouverture de la piste minière en général. Parmi eux il y a le gisement de Ghar Djebilet qui constitue le bras armé du Plan de relance économique dont les contours ont été esquissés au mois d'août 2020. Il faut rappeler que l'Algérie qui a aussi pour objectif de diversifier ses sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15 000 MW d'électricité à l'horizon 2035, dont 4 000 MW d'ici à 2024, a programmé la réalisation de centrales photovoltaïques, qui doivent produire 1 000 MW. Autant de défis à relever qui attestent que la croissance du pays peut «exploser». Ce qui constitue un potentiel avéré qui lui ouvre les portes du cercle très fermé des Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud).