La diversification de l'économie nationale demeure une priorité. Même si l'actualité est dominée par la préservation du pouvoir d'achat, la sécurité alimentaire, la riposte à la généralisation des produits de consommation, à leur disponibilité à quelques jours du début du mois de Ramadhan. Le mois sacré étant réputé d'être celui de la surconsommation et de l'envolée des prix. L'Algérie, qui a fait de 2022 une année économique, recèle des potentialités incontestables qui doivent lui permettre de relever ce challenge. Après le diagnostic sans appel fait par le président de la République, l'identification des obstacles, bureaucratiques, notamment la corruption en l'occurrence, qui contrarie le décollage du secteur industriel, l'heure est au démarrage de ce chantier qui doit venir en appoint au secteur pétro-gazier qui porte à bout de bras l'économie du pays. Plusieurs projets qui doivent y jouer un rôle majeur ont été réactivés. On peut citer, entre autres, la réalisation du port d'El Hamdania à Cherchell, les gisements de fer de Ghar Djebilet, de la mine de zinc d'Amizour à Béjaïa, de phosphates de Bir El Ater à Tebessa, de l'ouverture de la piste minière en général. Que deviennent ces «forces de frappe»? Parmi eux il y a le gisement de Ghar Djebilet qui constitue le bras armé du Plan de relance économique dont les contours ont été esquissés au mois d'août 2020. Un choix qui s'est imposé au vu de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale. Le gisement de Ghar Djebilet s'étend sur une superficie de 131 km2. Cela donne une idée assez précise sur l'immensité du chantier et la charge symbolique qu'implique son démarrage effectif, annoncé pour la fin du mois de mars 2021. Les travaux, prévus pour durer deux ans, devaient finalement démarrer ce mois-ci. Pour ce qui est de l'exploitation de ce géant minier celle-ci pourrait commencer en 2023. Pareil pour le mégaprojet de mine de zinc de Béjaïa, à Oued Amizour, dont les travaux étaient annoncés pour le troisième trimestre de l'année passée. Quant à l'évitement de la mine de phosphate de Bled El Hadba, situé dans la commune de Bir El Ater (120 km au sud de Tébessa), il devait être réceptionné et mis en service au cours du premier semestre 2021. Pour rappel, le projet complexe de l'extraction et transformation du phosphate et gaz naturel de Bled El-Hadba et son exportation vers les marchés mondiaux a été lancé en 2018, dans le cadre d'un partenariat algéro-chinois. Il a nécessité un investissement qui s'élève à 6 milliards de dollars, le projet dont la mise en exploitation est prévue pour 2022 permettra d'engendrer 3.000 postes d'emploi direct et plus de 14.000 autres d'emploi indirect. Il doit permettre aussi d'augmenter la production nationale de phosphate, acides phosphoriques et ammoniac de 2 millions de tonnes actuellement à 10 millions de tonnes par an et d'assurer des revenus financiers en devises dépassent 1,9 milliard de dollars par an. En ce qui concerne la réalisation du port d'El Hamdania, un des projets phares, qui a fait couler beaucoup d'encre et causé d'énormes préjudices financiers au pays que le président de la République a décidé de remettre en chantier sur des bases saines. D'après sa fiche technique d'origine, le projet du port-centre d'El Hamdania figurait parmi les plus importantes infrastructures maritimes de la région méditerranéenne et du continent africain. En vertu d'un protocole d'entente conclu le 17 janvier 2016, ce mégaport devait être réalisé par une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises: Cscec (China state construction corporation) et Chec (China Harbour engineering company). Son coût a été estimé à 3,6 milliards de dollars et son financement devait être effectué dans le cadre d'un crédit chinois à long terme. Le président de la République en a fait une de ses priorités. Abdelmadjid Tebboune avait, lors d'un Conseil des ministres qu'il avait présidé le 28 juin 2020, instruit le Premier ministre de prendre de nouveau contact avec le partenaire chinois et d'étudier le projet sur de nouvelles bases transparentes pour le soumettre une seconde fois au Conseil des ministres. «Le président de la République a fixé un délai de deux mois, au maximum, pour la prise de toutes les dispositions nécessaires au lancement effectif des travaux de réalisation du port stratégique d'El Hamdania à Cherchell», avait indiqué le communiqué de la présidence de la République qui a sanctionné le Conseil des ministres qui s'est tenu le 28 février 2021. Où en est-on plus d'une année après? Autant de projets structurants et autant de marches que le pays ne doit pas rater avec de surcroît un baril de pétrole à plus de 100 dollars.