L'économie nationale avait besoin d'une onde de choc pour sortir de son ronronnement. Adossée à son secteur pétro-gazier qui assure au pays l'essentiel de ses revenus, sa bonne santé est liée à celle du baril d'or noir. Une situation qui la met en état de stress permanent. Le président de la République a décidé de rompre avec ce mode de gestion qui a fait traverser des crises cycliques à l'Algérie, dès son arrivée au palais d'El Mouradia. Il faut reconnaître, toutefois que le défi n'était pas aisé. Le début de son mandat coïncidait avec l'apparition de la crise sanitaire de Covid-19. C'est dans le sillage de cette pandémie que se tiendra, au mois d'août 2020, le Plan de relance économique. Abdelmadjid Tebboune lancera un appel qui doit signer la fin du règne de la rente pétrolière. La dépendance quasi totale de l'économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l'intelligence et l'esprit d'initiative», avait signifié le chef de l'Etat. À partir des deux prochaines années, la dépendance aux hydrocarbures devra être réduite d'au moins 80%, avait-il souligné. Les exportations hors hydrocarbures doivent exploser. Le président de la République vise la cible. Il est impératif d'augmenter les «exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars, d'ici fin 2021», contre les 2 milliards de dollars actuels, avait-il déclaré. Un objectif qui est sur le point d'être atteint. Cela ne sera pas le seul. Le déficit de la balance commerciale de l'Algérie, qui a enregistré une baisse de 68%, au cours des cinq premiers mois de 2021, passant à -1,3 milliard de dollars à fin mai 2021, contre 3,9 milliards de dollars à fin mai 2020, devrait enregistrer un excédent de plus de 1 milliard de dollars d'ici la fin de l'année. Une performance derrière laquelle on court depuis le premier trimestre 2015 où elle avait atteint le niveau record de - 10,72 milliards de dollars. Il y a aussi la baisse significative de la facture des importations qui est à mettre sur le compte des décisions prises par Abdelmadjid Tebboune et qui montrent une nette amélioration des indices macroéconomiques. Les importations, qui ont été réduites à 15,2 milliards de dollars au cours des 5 premiers mois de 2021, contre 18,9 milliards de dollars à la même période de 2019, soit un repli de près de 20%, doivent poursuivre leur baisse. Parmi les faits remarquables de la gestion de Abdelmadjid Tebboune, il faut noter celui de la préservation des réserves de change qui demeurent à un niveau appréciable: 44 milliards de dollars, alors que bon nombre d'experts avaient annoncé leur imminente extinction. Il faut souligner en outre l'ouverture de la piste minière, celle du gisement de fer de Ghar Djebilet notamment qui doit consacrer le nouveau modèle économique vers lequel tend le pays. Qualifié de bras armé du Plan de relance économique, ce gisement, dont les réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, figure parmi les plus grands au monde. L'exploitation du phosphate fera aussi partie de ce nouveau souffle qui doit être insufflé à l'économie nationale, pour s'affranchir de son pétrole. L'Algérie n'a pas caché son ambition de jouer dans la cour des grands, dans ce secteur. Ses potentialités sont attestées. Elle est adossée sur des réserves de phosphate de 2,2 milliards de tonnes qui la hissent au 3e rang mondial. Ce bilan aussi succinct soit-il ne peut être clos sans souligner que l'économie algérienne a renoué avec la croissance, au premier trimestre 2021, avec un bond du produit intérieur brut de 2,3% sur un an. Une performance remarquable, sachant que la croissance économique a accusé quatre trimestres de contraction, en raison des impacts directs et indirects de la pandémie de Covid-19. Cerise sur le gâteau un baril à plus de 75 dollars, aujourd'hui, il est indéniable que cela augure d'une amélioration significative de la situation financière du pays.