Six Palestiniens ont été tués et près d'une vingtaine d'autres blessés tôt,hier, dans des raids des forces sionistes en Cisjordanie occupée, principalement dans la ville de Naplouse, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. «Il y a trois morts et 19 blessés, dont trois grièvement, par des tirs israéliens à Naplouse», a indiqué le ministère dans un communiqué à propos de cette agression qui a commencé tôt, hier, dans la ville, selon des témoins. Le ministère a fait état plus tard dans la nuit d'un autre Palestinien tué par des tirs sionistes, cette fois à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas dans le centre de la Cisjordanie. Le président palestinien établit de son côté «des contacts urgents afin de mettre fin à cette agression contre notre peuple» à Naplouse, a indiqué dans un communiqué son porte-parole, Nabil Abou Rudeinah. Au cours des dernières semaines, un regroupement de jeunes combattants palestiniens - certains affiliés à des groupes classiques comme le Fatah, le Hamas ou le Jihad islamique et d'autres non - a commencé à mener des opérations anti-sionistes depuis Naplouse, grande ville du nord de la Cisjordanie occupée. Le nouveau groupe «Areen al-Oussoud», la «fosse aux lions», en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le «Lion de Naplouse» et assassiné début août par les forces sionistes, avait notamment revendiqué une attaque contre un soldat sionisteil y a deux semaines en Cisjordanie occupée. Hier, le Jihad islamique palestinien a indiqué dans un communiqué que ses «combattants étaient impliqués dans de violents affrontements» avec les forces sionistes à Naplouse et menacé l'Etat hébreu de représailles «contre ces crimes» sur place.Du coup, l'armée sioniste a resserré l'étau sur Naplouse, en mettant en place des contrôles pour identifier les personnes qui quittaient cette ville et en balayant en permanence son ciel de drones d'observation. Dans la nuit de samedi à dimanche, un combattant de la «fosse aux lions», Tamer al-Kilani, avait été tué dans la Vieille Ville de Naplouse par une «explosion» attribuée par son mouvement et la presse sioniste à une bombe activée à distance par l'armée sioniste. Les raids sionistes se sont accrus ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu, notamment dans les secteurs de Naplouse et Jénine. Ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d'une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l'ONU. Depuis le début du mois, 23 Palestiniens ont été tués et deux soldats sionistes abattus. Par ailleurs, l'organisation de défense des droits humains Amnesty International a appelé, hier, à une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles «crimes de guerre» commis par l'Etat hébreu lors de son agression dans la bande de Ghaza en août. Amnesty International estime que 31 civils ont été tués au total, d'après son rapport publié mardi, intitulé «Ils n'étaient que des enfants: preuves de crimes de guerres durant l'offensive israélienne à Gaza en août 2022». L'organisation a étudié trois incidents en particulier. D'après ses conclusions, deux attaques sionistes ont provoqué la mort de six civils palestiniens, dont des mineurs, bien que «les autorités israéliennes ont vanté la précision de leur opération». Dans le troisième cas examiné par Amnesty, sept civils palestiniens ont été tués dans une «attaque» qui a «manifestement été causée par une roquette non guidée tirée par des groupes armés palestiniens». «La dernière agression sioniste contre Ghaza a duré trois jours seulement, mais cela a largement suffi pour provoquer un nouveau traumatisme et de nouvelles destructions pour cette population assiégée», a affirmé la secrétaire générale d'Amnesty, Agnès Callamard.