Agression - Depuis hier après-midi, une série de raids intensifs israéliens ont été menés sur la bande de Ghaza, ont indiqué ce samedi matin des sources médicales et des mouvements palestiniens. Cette escalade de violence, la plus meurtrière depuis la fin octobre 2011 et qui a fait douze morts et 20 blessés, a suivi «l'élimination ciblée» du secrétaire général du groupe des Comités de résistance populaire (CRP), Zouheir al-Qaïssi, et d'un autre cadre du mouvement, Mahmoud Hanani, tués hier après-midi par un raid israélien qui a visé leur voiture à l'ouest de la ville de Ghaza. Un second raid, sur l'est de la ville de Ghaza, a tué trois combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée d'un autre mouvement radical, le Jihad islamique. Sept autres membres des Brigades al-Qods, dont deux commandants locaux, ont péri ultérieurement dans des frappes aériennes - l'une en plein centre de la ville de Ghaza -, selon le Jihad islamique. Au moins 20 Ghazaouis, dont un journaliste de l'agence de presse palestinienne Ma'an, ont été blessés par les raids aériens qui se sont succédé sans interruption toute la nuit d'hier. Les CRP, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, et les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont revendiqué des tirs contre Israël hier. Ces dernières se sont attribuées 44 tirs. La branche armée des CRP, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, ont menacé Israël d'une «riposte foudroyante» après la mort de leur chef. L'armée israélienne a confirmé qu'un appareil avait visé «un important responsable, Zouheir al-Qaïssi, et un de ses collaborateurs, Mahmoud Hanani». «L'équipe faisait partie de l'infrastructure terroriste utilisée pour lancer des attaques via la péninsule du Sinaï et la frontière israélo-égyptienne». Le précédent secrétaire général des CRP, Kamal al-Nayrab, a été tué le 19 août par une frappe israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Ghaza, près de la frontière avec l'Egypte. Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l'Etat hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti. Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle Ghaza, y impose une trêve de facto avec Israël, mais les combattants d'autres mouvements tirent ponctuellement des roquettes. Israël y riposte généralement par des raids aériens. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur du Hamas a qualifié «l'escalade sioniste de crime injustifié visant à déstabiliser la situation sécuritaire à Ghaza et empêcher les efforts de réconciliation (interpalestinienne)». De son côté, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a «salué les martyrs Zouheir al-Qaïssi et Mahmoud Hanani, jurant que leur sang ne sera pas versé en vain». A Ramallah(Cisjordanie), le porte-parole du président Abbas, Nabil Abou Roudeina, a condamné «la dernière escalade israélienne qui crée une atmosphère négative et va conduire à un nouveau cycle de violences dans la région».