La consolidation de l'autorité de l'Etat demeure un des fondamentaux de l'esprit de la République, de son essence même. À défaut c'est la loi de la jungle, le règne de l'impunité qui permet à des groupes d'individus de défier les lois de la République sans être réellement inquiétés. Sa finalité demeure la protection des biens et des personnes. Et on s'est rendu compte de l'avantage inestimable que peuvent en tirer les citoyens soumis au diktat des spéculateurs qui ont fait la pluie et le beau temps dans le secteur de l'alimentation, créant des pénuries qui n'ont aucune raison d'être et des flambées des prix inédites. Un acte désormais criminalisé. Les pouvoirs publics mènent une lutte implacable contre ce fléau qui a pendant des années cultivé le «mythe de son invulnérabilité». Battu en brèche par l'action de l'Exécutif en cette fin d'année qui a mené une lutte implacable contre les spéculateurs. Une offensive qui doit monter en intensité en 2023 et qui doit montrer toute son efficacité à l'occasion du début du Ramadhan (autour du 23 mars), sacré parmi les mois les plus chers de l'année tant la spéculation bat son plein à cette période, notamment propulsant les prix à des niveaux record. Un test en quelque sorte avec comme enjeu la crédibilité des pouvoirs publics. Ce ne sera pas évidemment le seul challenge qu'aura à relever l'équipe gouvernementale et à sa tête son patron Aïmene Benabderrahmane pour préserver le pouvoir d'achat de ses concitoyens que le président de la République a érigé en priorité. Ils auront à gérer aussi le dossier de la corruption auquel l'Etat accorde un intérêt particulier. Un tsunami qui a mis à nu un système dont la gestion des affaires de la nation reposait sur la rapine et la prédation. Un fléau qui avait gangrené les institutions et le sommet de l'Etat qui s'est érigé en culture. Des sommes astronomiques sont détournées, des fortunes colossales se sont constituées jusqu'à assécher les caisses du Trésor public. Des affaires de corruption, de dilapidation des deniers publics en cascade, incroyables, ont montré que les caisses du pays ont été bel et bien mises à sac, carrément pillées. Trois ex-Premiers ministres, des ministres, des responsables de partis, de hauts fonctionnaires, des officiers supérieurs de l'armée. Le cap fixé par le chef de l'Etat en matière d'objectifs économiques, l'émergence d'une économie productrice de richesses qui permettra de réduire la pression sur un secteur pétro-gazier qui demeure l'épine dorsale de l'économie du pays revêtira pour sa part une importance majeure. Il est question de hisser le niveau de développement du pays qui frappe aux portes du cercle très fermé des «Brics». Un bloc de cinq pays qui compte en son sein des puissances économiques mondiales et régionales (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud). Les projets d'envergure ne manquent pas. Ils restent à les lancer. On peut citer, entre autres, la réalisation du port d'El Hamdania à Cherchell, les gisements de fer de Ghar Djebilet, de la mine de zinc d'Amizour à Béjaïa, de phosphate de Bir El Ater à Tébessa, de l'ouverture de la piste minière en général. Parmi eux il y a le gisement de Ghar Djebilet qui constitue le bras armé du Plan de relance économique dont les contours ont été esquissés au mois d'août 2020 par le président de la République. Il faut rappeler que l'Algérie qui a aussi pour objectif de diversifier ses sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15 000 MW d'électricité à l'horizon 2035, dont 4 000 MW d'ici à 2024, a programmé la réalisation de centrales photovoltaïques, qui doivent produire 1 000 MW. Autant de défis à relever et à concrétiser dans un avenir proche. Tout comme il y aura à améliorer le niveau de la facture des importations qui atteindra en principe les sept milliards de dollars d'ici la fin de l'année.