L'Algérie est-elle en passe de devenir un hub d'excellence pour les start-up sur le continent noir? Le Sommet africain des start-up qui se tient à Alger depuis le 5 du mois en cours, semble plaider en faveur d'un rôle d'avant-garde de l'Algérie dans ce domaine. La réunion des ministres africains en charge des dispositifs de création et de promotion des start-up, dans la soirée de lundi écoulé, en marge de ce sommet africain autour de la feuille de route proposée par Alger, participe de cette stratégie nouvelle. Reste à trouver, en parfaite symbiose entre Africains, les mécanismes adaptés à introduire pour booster et relancer ce secteur à croissance exponentielle, générateur de richesses et de plus-values. Les 35 pays africains présents à cette première édition de la Conférence africaine des start-up, à travers leurs ministres respectifs, ont abordé les difficultés et les contraintes objectives, qui se dressent sur le chemin de la concrétisation de la feuille de route d'Alger. A priori, ce sont les schémas à produire pour mettre en oeuvre la coopération interafricaine pour développer ce secteur dans le continent, qui semblent focaliser la réflexion et les débats. Le document de base soumis à réflexion et approbation des participants, baptisé «Déclaration d'Alger des start-up africaines» et doté d'une feuille de route pour sa mise en exécution, englobe des mécanismes pratiques pour aboutir à un lancement effectif et préliminaire de la coopération entre Etats africains. La déclaration d'Alger énumère, ainsi, un certain nombre d'actions et d'opérations à mettre en place, afin de revitaliser ce secteur florissant. On notera, la mobilité des jeunes talents et innovateurs entre les pays africains, l'attraction des investissements locaux à l'intérieur du continent à travers l'exploitation du capital africain pour le développement des start-up, la mise en place d'un réseau d'accélérateurs et d'incubateurs, outre le lancement des mécanismes de financement conjoints et la création d'une instance africaine chargée du suivi des start-up africaines et de leurs activités. En somme, ces deux derniers points énoncés semblent répondre aux aspirations africaines, en matière d'accompagnement, d'assistance, d'encadrement et de financement aussi de ces entités économiques à forts potentiels de création de richesses. En effet, la mise en place d'un fonds africain dédié aux start-up, doté d'une cagnotte confortable, à partir des contributions de chacun des pays africains, couplé à une agence continentale chargée des start-up africaines devra insuffler une dynamique certaine dont les résultats pourraient dépasser toutes les espérances et les prévisions. Forte de son expérience naissante en matière de promotion de ce secteur, l'Algérie peut se targuer d'être la locomotive africaine, en matière d'incubation et de lancement des start-up africaine. Cela est d'autant plus remarquable, que l'Afrique qui regorge d'un potentiel gigantesque en matière de compétences, de savoir-faire et de jeunesse qualifiée, pourrait constituer un véritable vivier pour l'émergence d'un pôle mondial nouveau en Afrique autour des start-up. Les efforts de l'Algérie dans ce domaine profiteront à un accès au marché africain, porteur d'opportunités et d'occasions d'affaires insoupçonnables pour les jeunes start-up. Les efforts des ministres et responsables africains, afin de donner vie et forme à la feuille de route d'Alger, pourront concourir à une véritable renaissance et inverser cette courbe ascendante de la fuite des cerveaux vers les pays du Nord. Pour l'Algérie qui a consenti de véritables efforts dans ce domaine, il est temps d'arrêter l'hémorragie ambiante qui profite aux pays industrialisés et développés. Dans ce contexte, la volonté politique reste un préalable indispensable pour mettre à l'oeuvre cette feuille de route conjointe à l'échelle des pays africains qui adhèrent à cette démarche globale et judicieuse. L'effet d'entraînement fera le reste. Pour cela, les pays africains sont appelés à parfaire leurs écosystèmes respectifs, s'ils entendent relever les défis afférents à cette oeuvre d'intérêt économique, social et technologique. Selon un communiqué du ministère de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, la rencontre entre ministres africains «a permis de soulever les problèmes et les défis liés au renforcement de la coopération inter-africaine dans ce domaine». Grâce à son dispositif en faveur de la promotion de ce secteur, les multiples mesures de facilitation, une législation souple et adaptée, l'Algérie ambitionne d'atteindre le seuil d'un million de start-up à la fin de l'année 2023, selon le Premier ministre Benabderrahmane.