L'intelligence artificielle (IA) est en pleine explosion. C'est la technologie en vogue en ce moment. Tout le monde ne parle que d'elle. Cela est d'autant plus vrai qu'elle commence à se vulgariser au grand public, avec la mise en ligne de ChatGpt en début d'année. Il s'agit d'une machine conventionnelle fonctionnant à l'aide d'une IA qui dialogue, répond et écrit des textes à son utilisateur. Ce prototype, le premier du genre, donne une petite ère de la guerre des machines, dans le célébre film Terminator de Arnold Schwarzenegger. Une métaphore qui nous montre que nous sommes en train d'entrer dans une nouvelle ère technologique avec des machines aussi intelligentes que l'homme, qui peuvent faire à sa place diverses tâches répétitives. La machine apprend vite en se nourrissant des données qu'on lui donne en naviguant quotidiennement sur nos ordinateurs ou smartphones. Au-delà des fantasmes que l'IA porte, elle apporte avec elle de véritables changements, particulièrement dans le domaine économique. Les experts parlent déjà de la 5ème révolution industrielle du fait que de nouveaux métiers ont vu le jour, mais surtout qu'elle a amélioré de façon significative ceux déjà existants. Un exemple concret d'une petite boutique en ligne algérienne qui utilise cette IA dans des tâches simples, mais qui lui demandaient beaucoup de temps. «Nous sommes une marketplace qui débute dans le domaine de la vente en ligne avec peu de moyens. On passe chaque jour des heures à écrire la description de nos produits, à faire des animations sur les réseaux et créer du contenu web», assure Youba, le fondateur de cette petite boutique en ligne. «Aujourd'hui, avec l'émergence du ChatGpt on peut se concentrer sur notre coeur de métier en faisant plus rapidement ces tâches ingrates pour nous», assure ce jeune entrepreneur. Une école supérieure de l'IA! Il s'agit là d'un petit exemple des innombrables utilisations que l'on peut faire de cette technologie dans le travail de tous les jours. Sous d'autres cieux, on a des intelligences artificielles qui travaillent main dans la main avec les humains, comme de véritables collègues. C'est dire comment elle est devenue une partie intégrante de la ressource de l'entreprise. D'ailleurs, les études prédisent que dans le moyen terme l'utilisation de l'IA améliorerait de près de 40% les bénéfices de l'entreprise. Un mouvement est en marche à travers le monde. Des personnes se proclament même déjà «IAvengeliste». Mais quelle est donc la place de l'Algérie dans ce nouveau monde? On pourrait croire que l'on est complètement distancé dans le domaine, voire perdu dans une technologie qui nous dépasse. Eh bien, détrompez-vous. Ce n'est pas le cas. On n'est peut-être pas au niveau des grandes nations, mais on a perdu notre temps. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé au mois de septembre 2021 de créer une Ecole nationale supérieure en intelligence artificielle. Elle a ouvert ses portes pour former notre élite aux métiers de demain. Des ingénieurs qualifiés qui auront à développer l'environnement économique de la nouvelle Algérie. C'est une première dans la région, qui montre une réelle volonté politique pour aller vers cette économie du futur. D'ailleurs, il y a quelques jours, s'est tenue à Alger, la 2e Conférence internationale sur l'intelligence économique. Un événement qui englobe toutes les économies du futur, dont l'IA. Même le secteur public s'y met... 350 experts nationaux et étrangers, opérateurs économiques des secteurs public et privé, chercheurs et enseignants universitaires, venus échanger leurs expériences et leurs idées. L'enseignante chercheuse à l'université de Béjaïa, Sonia Kherbachi, a mis en avant lors de cet événement les expériences réussies d'un nombre de start-up en Algérie dans l'utilisation de l'IA. Elle a mis en avant le fait que le plan d'action du gouvernement incite à l'adoption de l'intelligence artificielle. Kherbachi a, en outre, relevé l'existence de secteurs stratégiques en Algérie, disposant de larges horizons en vue de miser sur l'intelligence artificielle. «Il s'agit de l'agriculture, l'éducation, la santé, la sécurité, le transport et le secteur des finances qui a connu, durant les deux dernières années, une grande évolution», a-t-elle souligné. De son côté, le directeur général du secteur public marchand au ministère de l'Industrie, Hocine Bendhif, a donné un aperçu sur la politique publique en matière d'intelligence artificielle. «Le ministère dispose d'une feuille de route qui comprend le lancement d'un large programme de formation et d'accompagnement au niveau des groupes économiques publics, avec lancement d'une association nationale autour de l'intelligence artificielle», a-t-il indiqué. Il soutient qu'un programme d'action riche est prévu durant l'année 2023. Ainsi, si même le secteur public se met à l'IA et prend conscience de son importance, on ne peut qu'être rassuré sur l'avenir économique du pays. L'intelligence artificielle semble être celle de la nouvelle Algérie...