Faux retrait de Abdelkader Bengrina. Le chef sortant a été finalement plébiscité durant la nuit du samedi à dimanche pour un deuxième mandat à la tête du mouvement El-Bina par les membres du nouveau conseil consultatif. Aucun prétendant à la présidence du mouvement n'a osé se porter candidat à la succession de Abdelkader Bengrina, qui a présenté solennellement une demande de retrait de la direction du parti. Les nouveaux membres élus du conseil consultatif, ont décidé à leur tour de reconduire le président sortant. Ils ont également élu les deux vice-présidents ainsi que le président du majlis choura et ses deux adjoints. Ainsi, l'actuel président du groupe parlementaire du parti à l'APN, Saïd Nefissi et Ahmed Mahmoud Khouna sont élus vice-présidents de Abdelkader Bengrina. De son côté, Nasreddine Salem Cherif a été élu président du conseil consultatif. Ce dernier aura comme adjoints, l'ex-vice-président du parti, Abdeslam Grimes et Messaoud Yakhlef. Fait notable: le chef d'El-Bina a saisi la tribune offerte par son congrès pour lancer son initiative, dont les contours restent flous. Sans clarifier sa nature, il s'est contenté de dire que l'objectif de cette initiative est d'éviter à l'Algérie de se transformer en «arène de chaos». «Appelez-la comme vous voulez, l'essentiel est de se rassembler en tant qu'élite nationale formée par des représentants de partis politiques, des associations de la société civile et des organisations syndicales», a-t-il soutenu. Il a indiqué dans ce sillage que «l'édification de l'Algérie nouvelle à laquelle aspirent tous les citoyens loyaux requiert la conjugaison des efforts de tous les acteurs du pays, pouvoir et opposition, partis, institutions et personnalités nationales, pour former ensemble un front national uni dans le cadre de l'action collective». Toutefois, s'il est absolument rare qu'un parti politique organise son congrès en présence d'autant de ministres en exercice, en revanche celui d'El-Bina s'est tenu en présence du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, en qualité de représentant du président de la République et de six autres membres du gouvernement. Plusieurs chefs de partis et des représentants de formations politiques, y compris le FFS et le RCD, ainsi que d'autres personnalités nationales ont également pris part à l'ouverture des travaux. Dans l'allocution d'ouverture du deuxième congrès du parti au Centre international des conférences (CIC), il n' a pas tari d'éloges à l'égard du chef de l'Etat. Il n' a pas manqué, par ailleurs, de saluer «les mesures relatives aux augmentations des salaires dans la fonction publique, des pensions de retraite et de l'allocation chômage en vue d'amortir l'impact de l'inflation et de la crise sociale». Enfin, «la stabilité dont jouit l'Algérie, en dépit des défis économiques et sécuritaires qui l'entourent, est le fruit du «choix constitutionnel qui a épargné au pays la période de transition qui menace l'identité et la souveraineté de la nation algérienne...», dixit Bengrina. Par ailleurs, si le candidat malheureux à la présidence de la République de 2019, Abdelkader Bengrina n'a pas précisé s'il compte participer à l'échéance à venir, son frère ennemi, Abderrazak Makri a affiché sa volonté de prendre part à l'investiture suprême, dans son entretien accordé au journal Al-Quds al-Arabi.