«Le prochain programme politique du parti est une copie de l'actuel...» Laissée ouverte depuis une quinzaine de jours, la session du conseil consultatif du MSP, s'est clôturée ce samedi, en donnant lieu à des amendements de forme à apporter à l'avant-projet des statuts du parti, comme de rompre avec la période transitoire de 10 mois. Selon le chargé des affaires politiques du parti, Farouk Tifour, «il n' y a presque aucune différence entre l'actuel programme politique du parti et le nouveau programme validé par le conseil consultatif». Sauf rebondissement spectaculaire, cet avant-projet qui sera présenté au 7e congrès sera adopté tel quel. Outre le programme du parti, le congrès aura à adopter l'avant-projet des statuts du parti et la constitution du conseil consultatif. Le prochain président du parti sera élu par le nouveau conseil consultatif, dont la composition sera élue lors des assises du parti. Dans ce contexte, on peut dire que l'actuel président joue sur du velours. Le conseil consultatif, dont le nombre peut atteindre les 270 membres, est composé de 22 membres de qualité de l'actuel bureau politique, des 48 présidents de bureaux de wilayas, qui sont déjà acquis à Abderezzak Makri. Les autres membres du CC, en l'occurrence les représentants de chaque wilaya, seront élus par leurs pairs lors du congrès. D'autre part, le retour au gouvernement est une question qui sera statuée par le conseil consultatif sur proposition du nouveau président du parti. Par ailleurs, des propositions émanant de Makri et de Soltani sont tombées à l'eau. Les noms des candidats seront connus lors du congrès. Lors des débats, les militants sont montés au créneau pour exiger de mettre les instances du parti au-dessus des personnes. Selon des sources proches du parti, le réajustement de la politique générale du parti ou sa stratégie politique à l'aune de l'évaluation du bilan des différentes expériences vécues par le parti, notamment avant et après 2012, l'année où le MSP s'est retiré de l'Alliance présidentielle et du gouvernement pour basculer dans l'opposition, ne devrait pas se réaliser aux assises du parti. Le règlement intérieur du congrès, le document relatif au choix des congressistes au niveau des communes et des wilayas, ont été déjà adoptés par le CC des 6 et 7 avril derniers. Le reste des documents a été validé par les membres du majliss echoura, ce week-end. Faute de temps, la proposition du président sortant, Abderrezzak Makri, obligeant les prétendants à la présidence du mouvement d'annoncer leur candidature à la présidence du parti, un mois avant le congrès, n'est pas retenue par les membres du conseil consultatif. La proposition de l'ex-président du parti, Bouguerra Soltani, imposant aux postulants à la présidence du MSP de passer d'abord le cap des primaires au niveau des 48 wilayas et l'émigration, a subi, le même sort du fait que sa concrétisation demande de gros moyens logistiques et financiers.Les discussions autour des statuts du parti ont porté sur le renforcement du rôle des instances, en les mettant au-dessus des personnes et le recours systématique aux urnes pour pourvoir les postes de responsabilité, notamment ceux des vice-présidents du mouvement. Les adjoints du chef du parti, seront désormais élus par les membres du madjlis echoura. Des réajustements se feront également à la lumière du bilan de la dernière mandature. Makri, qui a une longueur d'avance sur ses adversaires, a toujours l'appui de l'actuel majliss echoura, acquis majoritairement à sa démarche. «Tous les programmes, politiques et décisions qu'il avait pris, ont été validés, à la majorité écrasante, par 10 sessions du majliss echoura relevant du parti», avait-il soutenu, dernièrement. En réponse à Soltani, Makri a écrit sur sa page facebook: «Le congrès du mouvement est une affaire interne. Qu'il s'agisse du choix des dirigeants et des politiques qui en découlent, du choix du président du mouvement, des statuts du parti et ou encore du programme politique, cela se décide par les congressistes et non à travers les médias, les télévisions satellitaires et les réseaux sociaux. Et aucun agent extérieur ne peut changer cette réalité», écrit Abderrezzak Makri.Le retour sous le giron du pouvoir étant la condition sine qua non de Soltani pour se porter candidat, la possibilité de le voir postuler à reprendre les rênes de l'ex-HMS s'éloigne peu à peu.