Pour Makri, «l'Algérie est à la croisée des chemins» Le débat sera houleux autour des amendements à apporter au programme politique pour la mandature prochaine. Le congrès du MSP s'et poursuivi hier à la Coupole du stade du 5-Juillet à Alger. Les noms d' éventuels candidats à la présidence du MSP, seront connus aujourd'hui, soit au troisième jour du congrès. Autre enjeu de la dernière journée est la constitution du nouveau majliss echoura, qui élira le nouveau président du parti et le président du conseil consultatif. Si chaque wilaya devra élire aujourd'hui ses représentants au majliss echoura, en revanche les 22 membres du bureau politique actuel, les présidents des bureaux des 48 wilayas, les représentants des députés seront admis d'office au sein du nouveau conseil consultatif, dont le nombre sera de l'ordre de 170. Il sera aussi question du programme politique qui sera débattu durant cette matinée et adopté par la plénière du congrès. Le débat sera houleux autour des amendements à apporter à ce programme politique pour la mandature prochaine. La journée d'hier a été consacrée à la présentation et l'adoption du bilan moral et financier par le président sortant, ainsi qu'au débat autour des statuts du parti. Lors de son intervention, le président sortant, a déclenché à plusieurs reprise l'applaudimètre des quelque 2000 congressistes présents à ce rendez-vous. «Le MSP est le wakf du pays», a-t-il martelé à trois reprises. «Le Mouvement pour la société et la paix a décidé d'être un wakf pour le pays, pour l'Algérie (...). Il n'a pas d'autres objectifs que l'intérêt de la patrie...». Il a plaidé pour la construction d'un consensus autour d'une transition politique et économique, comme solution à la crise que traverse le pays: «Si le pouvoir n'est pas encore prêt à accepter la proposition du consensus politique pour sortir de la crise, j'appelle tous les militants du MSP à poursuivre la lutte politique, à s'armer de patience (...) et à fournir plus d'efforts à tous les niveaux, et ce, dans le cadre de la démarche pacifique et la position médiane et modérée du parti que vous a léguée le guide et fondateur du parti, le défunt cheikh Nahnah...». «Si vous poursuivez ce combat politique je vous promets qu'il sera couronné par un meilleur résultat électoral qui vous placera en pole position à l'issue des législatives de 2022. Cet aboutissement vous permettra de réintégrer le gouvernement, la tête haute, non pas pour le décor, mais en tant que partenaire politique à part entière...». Illustrant la vive tension entre les partisans de Makri et les adeptes de Bouguera Soltani, qui a marqué les préparatifs des assises, le président sortant n'a pas été tendre avec son prédécesseur et ses sponsors: «Les grands partis sont ceux qui sont fondés pour défendre des grandes causes et poursuivre des objectifs politiques (...) banni soit le parti fondé sur l'intérêt personnel. Honni soit l'homme politique qui passe son temps à berner les militants et le peuple avec des paroles mielleuses et en vendant du vent sans pour autant présenter un réel programme politique... Le malheur en politique est qu'elle soit monopolisée par les opportunistes et fuie par des réformateurs», a-t-il indiqué. Il a rappelé que «dans le cadre des résolutions et orientations du 5e congrès du parti, le mouvement a présenté trois propositions de sortie de crise multidimensionnelle. Il s'agit, «de contraindre le pouvoir à s'asseoir autour de la table avec toute la classe politique pour trouver une solution consensuelle à la crise qui secoue le pays». Cette vision est exprimée à travers le pacte des réformes politiques, lancé au nom du mouvement en 2013, l'appel à une transition démocratique négociée entre l'opposition et le pouvoir, contenue dans la plate-forme de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), et le récent «appel au consensus». Pour Makri, «l' Algérie est à la croisée des chemins, le prochain président de la République héritera d'une situation très difficile, qui appelle à un consensus avec tous les Algériens pour surmonter la pente raide. Après la réussite du projet de la fusion entre le Front du changement avec le MSP, Makri propose d'étendre l'opération de réunification à d'autres partis, notamment avec le mouvement El-Binaa. Il souhaite que «l'échéance de 2019 soit une opportunité pour concrétiser le consensus national. Lors de ses récentes sortie, il avait souligné que «le candidat du MSP en 2019 ne jouera pas le rôle d'un candidat-lièvre». Des chefs de partis politiques de l'opposition dont Ali Benflis, président de Talaie El Houriyet, Abdellah Djaballah, président du FJD, Abdelkader Bengrina du mouvement El-Binaa, Mohamed Douibi d'Ennahda, le président du parti El Fedjr el Jadid, Tahar Benbaïbèche et d'autres personnalités politiques à l'image de l'ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabie. Enfin, le représentant de Hamas palestinien et ceux d'autres partis de même obédience des pays voisins, d'Afrique et du Moyen-Orient, sont parmi les invités du MSP.