Le retour de l'industrie automobile en Algérie se dessine. Un forum traitant du sujet vient de se tenir sur les Hautes Alpes, plus exactement dans la ville italienne de Turin. Ce rendez-vous, tenu chez le nouveau partenaire stratégique, pourrait sonner la mise sur orbite du marché algérien de l'auto en général, et de l'industrie en particulier.En fait et selon le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, cette petite virée italienne a été des plus fructueuses. Les opérateurs algériens ont rencontré leurs homologues italiens dans le but d'établir des partenariats, notamment en matière de sous-traitance automobile. Les premiers fruits de ce forum semblent déjà prêts à être cueillis. Le constructeur italien de véhicules utilitaires, Iveco, a exprimé sa volonté de revenir en Algérie en lançant un projet de montage. Le ministère de l'Industrie a confirmé que des responsables d'Iveco ont informé Ali Aoun, lors d'une réunion en Italie, qu'ils cherchaient un partenaire privé algérien pour produire environ 1 000 unités par an de véhicules utilitaires de type moyen et lourd dans la deuxième phase du projet. Dans ce contexte, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique a souligné l'importance de respecter les dispositions du cahier des charges de la filière automobile. «Particulièrement en ce qui concerne le taux d'intégration établi», a soutenu Aoun. Le ministre a, également, encouragé Iveco à choisir un partenaire professionnel compétent pour assurer la réussite de ce projet. «Cela tout en menant une étude préalable sur le marché algérien afin de comprendre ses exigences», a-t-il attesté.Ali Aoun a accueilli, favorablement, cette proposition, soulignant que l'Algérie est ouverte à tout investissement productif et créateur de richesse visant à réduire les importations et à utiliser des matières premières locales. Il a également exprimé sa volonté de voir le marché automobile algérien se développer et se stabiliser grâce à ces initiatives. Il est vrai que l'expérience précédente d'Iveco en Algérie en 2017, avec l'usine d'Ouled Haddadj, dans la wilaya de Boumerdès, a été entachée par des scandales et des irrégularités liées au dossier de montage automobile. Cette usine était associée à l'homme d'affaires Mohamed Baïri. Les récents développements dans le secteur automobile en Algérie ont souligné l'importance de choisir un partenaire fiable et compétent pour garantir le succès et éviter les erreurs du passé. C'est pour cette raison que le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique a exhorté à plusieurs reprises là sélection d'un partenaire professionnel approprié, respectant les dispositions du cahier des charges de la filière automobile et capable de mener à bien le projet. «La priorité est de construire une véritable industrie automobile en Algérie, plutôt que de se contenter d'assemblages superficiels et de pratiques douteuses», ne cesse t-il de répéter. Il est essentiel d'éviter le «gonflage de pneus», c'est-à-dire des opérations qui n'apportent pas une réelle valeur ajoutée et qui ne contribuent pas au développement durable du secteur automobile dans le pays. C'est pour cela que l'accent a été mis sur la recherche d'un partenaire fiable et compétent. Surtout que la mise en place d'une véritable industrie automobile nécessite des investissements importants, des normes de qualité élevées et des infrastructures adaptées. La voiture «made in bladi» va-t-elle donc enfin passer la première? Alors que les importations ont été débloquées et que le projet Fiat a été lancé, il y avait une certaine stagnation du dossier de l'automobile en Algérie. Mis à part les trois premiers accords, aucun autre n'a encore été délivré, et seule Fiat a commencé la commercialisation de véhicules importés. Les Algériens attendent avec impatience la fin de cette période d'incertitude qui a trop duré. Les voitures sont devenues une préoccupation majeure dans leur esprit. Ils espèrent ardemment un retour à la normale afin de stabiliser le marché des véhicules neufs et, par conséquent, celui des véhicules d'occasion qui a atteint des niveaux indécents. Néanmoins, avec la tenue du Forum de Turin, de nouvelles perspectives se dessinent. Les annonces faites sont encourageantes. Cela pourrait marquer le début d'un véritable renouveau de l'industrie automobile dans le pays. C'est tout le mal que souhaitent les Algériens...