C'est dans une effervescence d'activité économique sans précédent que la piste minière est remise sous les feux de la rampe. À tout seigneur tout honneur, le gisement de Ghar Djebilet tient le haut de l'affiche. Objectif: sa valorisation. Une délégation composée de responsables du ministère de l'Energie et des Mines, de dirigeants du groupe public Manadjim El Djazaïr (Manal) et du consortium chinois CMH a effectué, hier, une visite de travail aux wilayas de Tindouf et Béchar. Projet phare qui doit contribuer à réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures, le gisement de Ghar Djebilet figure parmi les plus grandes mines de fer dans le monde, avec des réserves qui dépassent les 3 milliards de tonnes. Des capacités exceptionnelles qui le hissent au rang de locomotive du secteur minier qualifié de bras armé du plan de relance économique auquel une Conférence nationale a été dédiée au mois d'août 2020. Il faut rappeler que l'ouverture de la piste minière est une directive du président de la République qui a fait de l'exploitation du gisement de Ghar Djebilet le fer de lance de cette option. Un choix qui s'est imposé au vu de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale qui peut aussi compter sur des réserves de phosphates d'environ 2,2 milliards de tonnes qui la hissent au 3e rang mondial. À côté du gisement de zinc et plomb d'Amizour (Béjaïa). Un projet structurant qui doit l'ériger en pôle industriel et permettre au pays de se placer parmi les principaux producteurs mondiaux de ces ressources. Le massif d'Oued Amizour renferme, en effet, un gisement à plomb-zinc d'importance mondiale avec des réserves estimées à 68,6 millions de tonnes. Soit plus d'un tiers des réserves mondiales. Le feu vert pour ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour le pays de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170000 tonnes de concentré de zinc. Il doit permettre de satisfaire la consommation nationale et participer significativement à l'augmentation des recettes hors hydrocarbures. L'exploitation du phosphate doit, en ce sens, jouer un rôle de premier ordre et servira vraisemblablement de locomotive à ce nouveau départ qui doit être insufflé à l'économie nationale bridée, chevillée, pieds et poings liés, à son pétrole. L'Algérie recèle des réserves exploitables à plus de 3 milliards de tonnes dans les mines de Bir El Ater (Tébessa). Ce qui constitue une opportunité pour développer une industrie métallique et manufacturière à valeur ajoutée, pour contribuer à la relance de l'économie nationale, avait indiqué le ministre de l'Energie et des Mines Mohamed Arkab, le 8 mars 2021. Un programme d'exploitation minière d'envergure avait été annoncé ce jour- là par le successeur de Abdelmadjid Attar. Son lancement, prévu il y a deux ans, prévoyait 26 projets de prospection et d'exploration de ressources minérales pour une valeur globale de 1,8 milliard de dinars. Ces projets concernent, principalement, les ressources minérales à valeur ajoutée. Le programme est réparti sur six projets pour l'exploitation, deux pour le cuivre, un pour le manganèse, un projet de sels de potasse, cinq projets polymétalliques, un pour les matières premières minières résistantes à la chaleur, un projet de bentonite, un de feldspath, quatre concernent le soufre brut, un le lithium, un les pierres semi-précieuses et un également pour le quartzite métallique. Autant d'annonces qui ne peuvent être mises en sourdine. Il faut rappeler que le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné le 12 juillet 2020, lors d'une réunion périodique du Conseil des ministres, d'établir la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, en tungstène, en phosphate, en baryte et autres matériaux, tout en encourageant la confection des textes autorisant l'exploitation des gisements aurifères de Djanet et de Tamanrasset par les jeunes, pour la partie non exploitable industriellement et lancer un partenariat pour les grands gisements. Autant de challenges qui restent à relever.