L'heure est à se retrousser les manches. La feuille de route tracée par le président de la République, qui a été contrariée par la pandémie de Covid-19 et les insuffisances de certains ministères, doit connaître un coup d'accélérateur. Des défis d'une extrême importance doivent être relevés en 2021 dans le sillage d'une campagne de vaccination qui doit être une réussite, une condition sine qua non pour relancer la machine économique. Le lancement du Plan d'action 2020-2024 doit offrir l'occasion au secteur minier de faire étalage de ses énormes potentialités pour contribuer à l'édification d'un nouveau modèle de croissance, créer des emplois, tout en prenant en considération la problématique de la protection de l'environnement. Il devra, à cet effet, attirer des financements privés, nationaux et étrangers, promouvoir de petites et moyennes entreprises minières et développer de grands projets industriels, tels les projets de phosphates et du gisement de fer de Ghar Djebilet. Le ministre de l'Energie et des Mines a, à cet effet, rencontré le 15 juillet les cadres du secteur minier, en présence du directeur général des mines, du directeur général du Groupe Manadjim El Djazair, du président de l'Agence nationale des activités minières, et du chef du projet d'exploitation minière artisanale de l'or. Quel message leur a-t-il envoyé? Il est impératif «d'élaborer un programme et un plan d'action pour concrétiser dans les plus brefs délais les différents projets miniers, notamment celui de Ghar Djebilet, ceux de phosphate, de plomb, de zinc et de barytine, ainsi que ceux de mines de manganèse.» a indiqué Mohamed Arkab. Il faut souligner que le gisement de Ghar-Djebilet qui s'étend sur une superficie de 131 km2 est un des projets phares du gouvernement. Son démarrage avait été annoncé pour la fin du mois de mars 2020. Ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes et il a pour mission de donner un nouveau cap à l'économie nationale. Une mine à ciel ouvert qui constitue la base de la relance de l'industrie manufacturière. L'objectif n'est pas d'extraire pour vendre, mais pour transformer et «abandonner progressivement l'importation des matières premières minérales, qui coûte au Trésor public, un milliard de dollars», avait déclaré le ministre de l'Industrie le 15 février 2021 au Forum du quotidien public, Echâab. En ce qui concerne le phosphate, trois wilayas: Tébessa, Souk Ahras et Annaba sont concernées par le lancement d'un mégaprojet d'un montant de 6 milliards de dollars. Ce chantier doit s'étaler sur trois phases, de 5 ans chacune. La première nécessitera un investissement de 3 milliards de dollars qui sera génératrice d'une plus-value devant permettre de financer les deux autres. Les recettes de cette production pourraient financer les autres phases, d'un coût de 1,5 milliard de dollars chacune. L'exploitation de cette matière première a pour particularité de receler, en toile de fond, un projet intégré incontestable. L'Algérie n'a pas caché son ambition de jouer dans la cour des grands dans ce secteur. Ses potentialités sont attestées. Elle s'adosse à des réserves de phosphate de 2,2 milliards de tonnes qui la hissent au 3ème rang mondial. Autant d'atouts, à l'instar du mégaprojet de mine de zinc de Béjaïa, à Oued Amizour, dont les travaux étaient programmés pour le troisième trimestre de l'année en cours, qui doivent être mis de manière imminente en route pour ne pas hypothéquer l'émergence d'un nouveau modèle de croissance. Le Cnese vient de tirer la sonnette d'alarme. Un tiers seulement des recommandations de la Conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, tenue en août 2020, a été réalisé selon un rapport d'évaluation du Conseil national économique, social et environnemental publié le mois dernier. À bon entendeur...