Ce club est passé maître dans l'art de la contestation et de l'invective. La situation du Chabab de Belouizdad est toujours au point mort. Le club est encore livré à lui-même et à ce train-là, il risque même d'être orphelin. L'assemblée générale élective d'avant-hier, n'est pas allée à son terme. Aussitôt commencée avec plus d'une heure trente minutes de retard (prévue à 17 heures) aussitôt elle s'est achevée, soit une dizaine de minutes de travaux, puis ce fut le tohu-bohu et la confusion la plus totale. Des insultes et autres invectives les uns contre les autres, les membres de l'AG, scindée en deux clans belliqueux sinon plus, en sont arrivés aux mains. Scandaleux, pour des gens censés représenter un club prestigieux au passé glorieux et rassemblant une trentaine de milliers de supporters. Bien avant la tenue de l'assemblée générale, une forte tension faite d'échanges de propos virulents, voire obscènes entre ses membres, régnait dans la cour de l'hôtel le Mouflon d'or, lieu choisi pour les élections. Chacun y allait de son propre refrain pour dénoncer les anomalies et les magouilles pour la course effrénée au fauteuil, très convoité, de la présidence du Chabab. Lorsque, ce que l'on croyait être la famille du Chabab avait pris place dans la salle, l'on pensait que cette fois-ci, c'était la bonne et que l'intérêt supérieur du CRB allait prendre le dessus. Cependant, dès que l'on annonçat que sur les cinq membres de la commission des élections il n'en restait plus qu'un seul, (un s'est mis en congé de maladie, un s'est envolé pour Londres, un s'est retiré et le dernier a pris la poudre d'escampette le jour des élections, dans la matinée), selon celui qui devait présider les travaux, l'animateur des élections prit alors son courage à deux mains, dans un brouhaha indescriptible et une ambiance des plus électriques, pour s'adresser aux membres de l'AG. Il crut bien faire en commençant par lire le PV des délibérations de la commission des candidatures. Et une fois qu'il aborda le chapitre de la représentativité en annonçant sous la forme d'une sentence, que «seul Mokhtar Kalem est un candidat légal et que Khemissa, ayant déposé sa candidature hors délai (après le 2 août 2006) ne pouvait prétendre à son éligibilité». Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Cris, insultes, menaces, tentative de dégradation des meubles, empoignades prirent alors le dessus. Une fois la salle évacuée et le calme revenu, des groupes se formèrent dans la cour et chacun d'eux étalait, à sa manière, sa propre vision des choses quant à l'avenir du Chabab. Les observateurs de la DJS prirent note de cette AGE qui s'acheva en queue de poisson, et qui ne profita guère au Chabab. L'un d'entre eux évoqua la possibilité de résoudre cette situation kafkaïenne en réunissant les membres fondateurs du CRB, à qui la loi permet même de dissoudre l'association pour mettre sur pied une commission de candidatures qui aura pour tâche, également, d'organiser des élections propres et honnêtes sur la base du respect strict de la réglementation en vigueur. En attendant que les eaux troubles du club de Laâkiba deviennent limpides et que la famille belouizdadie se réconcilie avec elle-même, l'intérimaire Hassani qui, rappelons-le, refuse toujours de se porter candidat à la tête du club, continuera à gérer les affaires courantes jusqu'aux prochaines élections, car, selon les représentants de la DJS, l'idée de mettre sur pied un directoire ne tient pas la route. Cependant, des voix menacent déjà de lui mettre les bâtons dans les roues. Comme quoi, on n'est pas encore sorti de l'auberge. Dommage pour le Chabab!