Les équipes de secours locales ont mis trois heures pour maîtriser l'incendie. Une explosion due à une fuite de gaz survenue, jeudi à 7h30 sur le gazoduc Hassi R'mel-Arzew, a fait une quarantaine de blessés parmi les riverains au lieu dit Djirou dans la commune de Mohammadia (wilaya de Mascara), a annoncé la compagnie Sonatrach dans un communiqué rendu public le même jour. Sontrach ne précise pas le nombre exact des blessés, mais indique que «quarante d'entre eux sont toujours en observation à l'hôpital». Parmi les blessés, quatre «sont brûlés au 2e degré dont un dans un état grave». Les équipes de secours locales et celles de Sonatrach ont mis trois heures pour maîtriser l'incendie. Ces derniers ont «réussi à circonscrire le feu à 10h30» et la remise en état du gazoduc «a été entamée et sera achevée dans un délai de 48 heures», selon la même source. Autrement dit, le gazoduc sera opérationnel à partir d'aujourd'hui. Sonatrach affirme, par ailleurs, que l'incident «n'aura pas d'impact sur la disponibilité du gaz aussi bien pour les particuliers que pour les raffineries, les complexes de GNL et les centrales électriques de Sonelgaz». A l'heure où nous mettons sous presse, l'on ignore les raisons exactes de cet incident. Une commission d'enquête a été mise en place pour déterminer les circonstances de l'éclatement du gazoduc, signale le communiqué. Les incidents au niveau des zones gazières et pétrolières se sont succédé ces derniers mois, faisant plusieurs victimes et occasionnant des dégâts matériels de plus en plus lourds. Le dernier en date est survenu le 19 septembre sur un puits en cours de forage dans le champ pétrolier de Gassi Touil (sud-est de Ouargla), faisant 5 blessés parmi les ouvriers, dont deux grièvement, alors que deux autres agents sont portés disparus, selon le bilan de Sonatrach. Le 9 février, cinq wilayas: Tizi-Ouzou, Bouira, Boumerdès, Tipaza et Alger, ont été totalement ou partiellement privées de gaz naturel, suite à l'acte de sabotage à la bombe qui a visé le gazoduc desservant ces régions depuis Hassi R'mel, perpétré par un groupe terroriste à hauteur de la gare d'Aomer. Avant cela, une explosion a soufflé l'unité 40 de la plate-forme GNL située dans la commune de Larbi Ben M'hidi, à Skikda. Ces accidents majeurs viennent nous rappeler que l'industrie pétrolière et gazière constitue une activité à haut risque et que le risque zéro n'existe pas. Le risque est doublé quand l'activité est entourée d'habitations. Ce qu'on craignait pour la ville de Hassi Messaoud, s'est produit à moindre échelle dans une commune en dessous de laquelle passe le gazoduc. Les villes et villages «pétroliers» connaissent une expansion démesurée. La concentration des habitations y a atteint un seuil critique inacceptable et constitue une menace permanente pour la sécurité des biens et des personnes. Le gouvernement a adopté des résolutions qui consistent à sécuriser les sites industriels névralgiques et à préserver la population des dangers de tout risque majeur. Le Parlement, de son côté, a adopté, sur proposition du gouvernement, une loi relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.