Leurs conséquences compromettent les prochaines rentrées scolaires. La réalisation des infrastructures scolaires, prévues dans le cadre du programme quinquennal 2005/2009, est en butte à des retards conséquents dans 19 wilayas du pays. C'est ce qui a été révélé, jeudi à Alger, lors de la rencontre de coordination des directeurs de l'éducation (DE) et des directeurs de logements et des équipements (Dlep) des 48 wilayas, sous la coupe du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid et son homologue de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid. Les responsables locaux ont été convoqués pour exposer les problèmes ayant été à l'origine des retards cumulés dans ces 19 wilayas parmi lesquelles de grands pôles économiques à l'instar de Blida, Tizi Ouzou, Sétif et Alger. «Nous allons entrer dans une crise, le nombre des élèves du moyen va doubler», a averti Benbouzid en déclarant, à l'adresse des responsables des deux secteurs: «Je ne vous critique pas,cela vous dépasse...mais aidez-nous». Le premier responsable du secteur de l'éducation a, en effet, tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention sur les conséquences de ces retards compromettant les prochaines rentrées scolaires qui verront l'augmentation du nombre d'élèves des écoles moyennes de 2,2 millions actuellement à 4,1 millions pour l'année 2009. Un résultat rappelons-le, découlant du retranchement du cycle d'enseignement primaire à 5 années et l'allongement du cycle moyen à 4 années, décidés dans le cadre de la réforme du système éducatif qui prévoit d'exercer, en 2009, dans des classes contenant moins de 30 élèves. Cela, bien évidemment, après la réception des 500 lycées, 1100 écoles moyennes et 650 salles de sport...et autres, prévus dans le programme quinquennal 2004/2009. Sentant les propos de son coéquipier comme des flèches ciblant ses subordonnés, Hamimid a rétorqué que les services relevant de son département «sont en mesure de livrer la totalité du programme à l'échéance 2009». Surtout, ajoute-t-il, après les progrès réalisés en matière de maîtrise des délais d'achèvement qui sont d'une moyenne de 10 mois, pour les CEM et de 13 mois, pour la réalisation d'un lycée. Un bilan détaillé portant les programmes et les réalisations du secteur de l'habitat a été présenté à cette occasion. Il s'agit, à en croire l'exposé, de la livraison, en 2006, de 283 établissements d'une capacité de 167.000 places dont 80 lycées et 33 internats. Des chiffres qui ont laissé Benbouzid perplexe, notamment au sujet des 80 lycées puisque ses services n'ont comptabilisé que 74. Revenant au coeur du problème, Hamimid a averti, que «les 19 wilayas ayant enregistré des retards seront mises sous haute surveillance centrale». Il a sommé, dans ce sens, les Dlep de soumettre aux départements de l'éducation, de l'habitat et des finances, des dossiers de mise à niveau et de lancer des appels d'offres groupés pour attirer les grandes entreprises de réalisation. Justifiant les retards, les Dlep et les DE, approchés en marge de cette rencontre de coordination ont relevé des difficultés inhérentes au problème du foncier, la défaillance des entreprises réalisatrices, le manque de bureaux d'études pluridisciplinaires, les pénuries des matériaux de construction ainsi que le manque en main-d'oeuvre qualifiée.