Des dizaines de syndicats ont été créés, mais peu d'entre eux ont pu survivre. Instauré officiellement pour la première fois en Algérie en 1990, suite à la promulgation de la loi 90-14 du 2 juin 1990 et après la révision de la Constitution en 1989, le pluralisme syndical est aujourd'hui remis en question. Des dizaines de syndicats ont été créés, mais peu d'entre eux ont pu survivre. Ces syndicats, qui sont dans leur majorité des alliances de fonctionnaires de l'administration, d'enseignants, de médecins, etc., ont permis aux travailleurs algériens de trouver un cadre organisé pour défendre leurs droits. En l'espace d'une quinzaine d'années, certains syndicats ont réussi à arracher des acquis considérables. Car, il n'était pas facile de prendre une place ou émerger dans un champ syndical dominé, depuis l'indépendance, par la Centrale Ugta. Avant de parler de pluralisme syndical en Algérie, il faut d'abord évoquer l'histoire des syndicats autonomes. Dans l'histoire de l'Algérie post-indépendance, on ne peut parler de pluralisme syndical sans évoquer les luttes du mouvement syndical menées par les étudiants. Depuis 1988, de nouvelles associations et organisations commençaient à réclamer leur autonomie par rapport à l'Ugta. C'est ainsi que les travailleurs de différents secteurs vont créer leur syndicat pour défendre leurs acquis socioprofessionnels. Mais parmi ces dizaines d'associations, il ne reste, désormais, que quelques-unes. L'Ugta était et/ou reste le seul syndicat reconnu. Les syndicats autonomes ne sont pas reconnus même lorsqu' ils arrachent leurs acquis, et les exemples ne manquent pas. Lors de ces trois ou quatre dernières années, on assiste à des grèves en cascade dans les secteurs de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur ainsi que le secteur sanitaire. Ces mouvements de protestation ont poussé les pouvoirs publics à faire marche arrière et revoir les droits des travailleurs, sans pour autant reconnaître leur représentativité et leur légitimité. Ainsi, quatre syndicats principaux, qui ont mené des mouvements de grève dans l'éducation nationale, à savoir le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), le CLA (Conseil des lycées d'Alger) et le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), n'ont pas encore obtenu leur agrément. Certes, les grévistes n'ont pas vu toutes leurs doléances satisfaites, mais ils ont réussi à arracher, contre vents et marées, un des principaux points qui figurent dans la plate-forme de revendications, à savoir l'augmentation des salaires. Les enseignants ont vu leurs salaires augmenter de 50% en quatre ans. Idem pour l'enseignement supérieur. D'autres observateurs et analystes considèrent, également, que les problèmes auxquels a été confronté le Syndicat national des officiers de la marine marchande Snommar, lors de sa grève en 2004, suite au non-respect de la loi sociale par la direction de l'Enmtv, ainsi que le non-respect par le ministère de la Santé de la grève du Snpssp dans la même année, prouvent la remise en cause de la liberté syndicale en Algérie. En outre, il y a lieu d'ajouter le manque de moyens matériels dont souffre la majorité des syndicats activant jusqu'à ce jour. La majorité d'entre eux ne disposent même pas d'un siège. Le manque de moyens et d'infrastructures est à l'origine de la disparition de plusieurs syndicats.