Le grand prix de la Fédération équestre algérienne (FEA) a, encore une fois, montré, vendredi dernier, la classe de Lamine Hadjadjen du Chpm Mohammadia qui devient ainsi le fer de lance de l'équitation algérienne. Pourtant, les meilleurs étaient là dans cette épreuve qui a été supervisée, de bout en bout, par le sélectionneur national, Ikhenazene. Posté dans un coin, à l'écart, il n'a pas cessé de griffonner sur son calepin. Il va sans dire qu'il a tiré les dernières conclusions quant à la sélection finale qui va défendre les couleurs nationales cet été, lors des Jeux africains d'Alger. Les hauteurs impressionnantes et les terribles obstacles dressés sur ses directives, ont offert au public nombreux du Caroubier un spectacle rare en qualité et en surprise. Parcouru en deux manches différentes, sur des hauteurs de 1.35 au minimum, le concours a obligé les chevaux à aller au-delà de leurs capacités pour tenter l'impossible: terminer ce concours sans faute. Ce qui s'avéra finalement impossible puisque tous allèrent à la faute. «Il est vrai que le tracé a été des plus durs» dira l'entraîneur national. Les chevaux du pays ont souffert, cette fois-ci, malgré la ténacité de leurs maîtres et les plus en vue firent des parcours de cauchemar à l'image de Chiraq et de son cavalier Souimi de Tiaret qui faillirent triompher, n'était leur chute aux derniers obstacles. De leur côté, Derrouche et Clay Mas sont passés tout près de la surprise mais la seconde phase leur fut fatidique. Quant à Nadjah, elle a été, cette fois-ci, l'ombre d'elle-même. Cela a été sûrement dû aux lourdes charges qui pesaient sur les épaules du sympathique jeune Benharat de Tiaret, vainqueur la semaine passée à Mohammadia. Même l'immense Kilosry du haras a peiné dans ce concours «maléfique». Aït Lounis, troisième avec 12 points, invaincu depuis quelques années, doit, pour sa part, se rendre compte que la concurrence est très rude et qu'il doit s'appliquer un peu plus dorénavant, s'il veut revenir au premier rang. Lamine Hadjadjen, quant à lui, continue avec une patience de fourmi à gravir les marches vers la consécration. Ce toujours jeune cavalier, qui ne cesse de se remettre en question, s'améliore de jour en jour. Sa régularité insolente et sa sobriété font de lui le nouveau leader incontestable de l'équitation nationale. Toutes ses victoires ne l'ont pas grisé. Au contraire, malgré ses tâches de père de famille et de cadre supérieur, il cherche, avec humilité, des conseils chez son entraîneur du Chpm, Lamine Semra et de son coach en équipe nationale. Cet artiste au sourire espiègle, croit dur comme fer que rien ne peut arriver sans un travail sérieux et régulier. Une belle leçon de modestie.