De l'aveu même de tous les candidats, la campagne électorale pour les législatives dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj «ne veut pas démarrer, elle est froide comme si elle n'intéresse pas la population urbaine et rurale». Des meetings tenus, l'on retient que seul le secrétaire général du FLN a pu remplir la salle omnisports, grâce à l'afflux des 34 communes et au renfort des bus et cars dépêchés par la mouhafada de Bordj Bou Arréridj. Dans les communes, le forcing des grands partis comme le FLN ou le RND, pourtant bien présents par le biais des kasmas, ne semble pas aboutir et «la population rurale reste de marbre devant les appels à une mobilisation». «Nous faisons le porte-à-porte dans les villages et autres mechtas, Nous aidons même les personnes démunies de pièces d'identité, mais l'on a l'impression que la population rurale a l'esprit ailleurs» note un candidat du RND. Le constat est le même du côté du FLN qui redoute une faible participation. Un candidat, tête d'une liste indépendante, qui, selon lui, a sillonné tout le territoire de la région des Biban, précise que «cette démission de l'électorat va profiter aux listes indépendantes et aux petits partis inconnus (sic) car la population préfère le changement et les grandes cylindrées ne proposent absolument rien de nouveau, à part le programme du président et les bienfaits de la Réconciliation nationale, tellement usités à la Télévision et à la Radio nationale», soulignant, que «la population rurale suit la campagne électorale par le biais surtout de la Radio nationale et des stations régionales». En clair, selon notre candidat indépendant, la population rurale a «l'impression que tous les partis proposent le même programme depuis 1979 avec les mêmes thèmes connus comme la hogra, l'emploi, le logement etc.» De l'autre côté, les citoyens interrogés juste après les meetings, se disent tout simplement «non concernés par les discours des candidats, aucune nouvelle idée politique n'est perçue, nous ne voyons aucune différence entre le FLN, le FNA, Islah ou le MSP». L'autre préoccupation inquiétant les partis a trait à l'électorat féminin en zone urbaine ou rurale. La présence des femmes a été rare dans les meetings, voire insignifiante. Seuls le FLN et le MSP ont pu rassembler une centaine de femmes pour le vieux parti et une cinquantaine pour Boudjerra Soltani. Les meetings, tenus au niveau des communes, se sont caractérisés par l'absence de l'auditoire féminin. Aussi, la réflexion de ce vieux militant du FLN est pleine de sens. «Les candidats n'activent pas, ils comptent sur la mobilisation et l'aide de leur parti. Avant, le candidat optait pour la politique de proximité. Aujourd'hui, certains candidats attendent la venue de leur leader politique pour entamer leur campagne», soutient-il. Aussi, de l'avis général, la campagne électorale à Bordj Bou Arréridj n'arrive pas à décoller car aucune formation politique ne présente une nouveauté. Le programme du président est déjà en application, alors pourquoi voter?