La région de Kabylie reste dominée par l'activité du mouvement citoyen. En ce premier jour de campagne électorale officielle pour la présidentielle du 8 avril, la région de Kabylie reste dominée par l'activité des archs. Hormis la wilaya de Bouira qui recevra, aujourd'hui, la visite du candidat du FLN, Ali Benflis ; Béjaïa et Tizi Ouzou seront rythmées par les actions antivote des archs. A Tizi Ouzou, où la tension est montée de plusieurs crans après l'empêchement des sorties du RCD et du MSP, la population de la région retient son souffle à l'occasion du grand meeting appuyé par une grève générale que la Cadc initie aujourd'hui. On craint, en effet, des représailles qui viendront des militants du RCD, n'ayant pas digéré leur échec à Souk El-Had, la semaine dernière. Comme lors des élections locales, les risques de dérapage sont plus que jamais présents dans l'esprit du citoyen. Pour revenir à l'action de la Cadc, celle-ci entre dans le cadre de la campagne pour le rejet de la présidentielle du 8 avril. L'aile dialoguiste des archs compte ainsi démontrer qu'elle demeure «le maître des lieux». Confortés par les récentes sorties sur le terrain, les délégués auront à expliquer aux citoyens de la ville le pourquoi du rejet d'une consultation considérée comme «une arnaque électorale visant à pérenniser le système en place». Ce meeting a, faut-il le souligner, bénéficié d'une large préparation tout au long de ces derniers jours. A Béjaïa, des actions synchronisées sont prévues pour ce premier jour de campagne. Les regards restent, cependant, braqués sur la ville de Sidi Aïch où une marche, que l'on veut grandiose, sera entreprise par la coordination de l'ex-daïra de Sidi Aïch, regroupant pas moins de sept communes. Les délégués de la Cicb ont mis, bien sûr, les bouchées doubles pour sa réussite de laquelle dépend en grande partie, la celle de la campagne du rejet. Connue pour avoir été le fief du RCD avant de se voir dominée par les archs, la ville de Sidi Aïch retient, à l'instar de Tizi Ouzou, son souffle. Au sein de la population, on redoute principalement une position d'intolérance des pouvoirs publics. Si tel est le cas, on est parti pour vivre le reste de la campagne mouvementé. A Akbou, ce sont les antidialoguistes qui tentent de reprendre le chemin de la protesta après avoir rejeté le dialogue, Divorçant, par la même occasion, d'avec leurs ex-pairs de la Cicb, les voilà qu'ils militent à présent pour le même objectif, à savoir faire avorter le prochain scrutin. Le FFS de son côté, entame sa campagne de boycott massif et actif à Tazmalt où une conférence-débat est prévue avec les citoyens en vue d'expliquer la solution du parti à la crise. A Bouira, la campagne électorale sera dominée par la visite du candidat Ali Benflis qui a choisi cette ville pour donner le coup de starter à sa campagne électorale. En présence de ses comités de soutien des wilayas de Béjaïa, de Bouira et les militants du FLN, le principal adversaire de Bouteflika brossera un tableau de son programme électoral. Conforté par les milliers de voix qui se manifestent chaque jour en sa faveur en Kabylie, Benflis va tenter de remonter le moral de ses troupes pour une campagne qui s'annonce des plus dures. Là aussi, le risque de troubles n'est pas à écarter, même si l'hôte de la ville de Bouira a même prévu une visite de la ville à pied après son meeting à la salle Errich. On parle même d'une rencontre avec les délégués des archs de Bechloul. Ce premier jour de la campagne officielle ne manquera pas de révéler la suite de la campagne en Kabylie. Même si le citoyen a été habitué aux pires situations, il n'en demeure pas moins que l'espoir de voir la campagne se dérouler dans un cadre pacifique est le souhait de tous.