Après avoir fêté la victoire contre El Fayçali, l'Entente voit l'USMA s'ériger devant elle. Alors que la fête doit se poursuivre à Sétif, l'heure est à la préparation de son quart de finale de Coupe d'Algérie de jeudi prochain contre l'USMA pour l'Entente. Il faut avouer que la difficulté de Rabah Saâdane est énorme car il n'est pas toujours aisé de concentrer une troupe sur une mission alors qu'il vient d'en finir avec une autre où la réussite a été du rendez-vous. Pendant des jours, les joueurs sétifiens sont restés focalisés sur le match de Amman et ont oublié toutes les autres compétitions. Parmi elles, la Coupe d'Algérie vers laquelle ils seront bien obligés de tourner leur regard. Et s'ils comptent avoir la même réussite qu'en Jordanie, il va leur falloir y mettre de la conviction et de la volonté. Or, la crainte pour Saâdane, c'est de ne pas pouvoir remobiliser le groupe pour le match de jeudi car la victoire d'Amman a, certainement, tiédi les ardeurs des Sétifiens pris dans l'euphorie du succès et l'enivrante ambiance qui n'a pas manqué de les entourer. Une situation qu'ils ont bien méritée au regard de leur très belle production du stade international de Amman. Une production à l'opposée de celle qu'ils avaient développée quinze jours plus tôt, chez eux, face au même adversaire. Effectivement, à Sétif, le public du stade du 8 mai 1945 et les téléspectateurs avait eu droit à une finale aller durant laquelle l'équipe sétifienne n'avait fait illusion que durant une mi-temps, la première. Ce jour-là, en seconde période, place avait été laissée à El Fayçali. En effet, le club jordanien avait complètement changé sa façon de jouer face à une équipe qu'il avait sentie au bout du rouleau. Le résultat avait été que l'Entente avait eu du mal à terminer le match au point où le nul avait été considéré comme bon pour elle. Au lendemain de ce match, nous écrivions dans ces mêmes colonnes que si l'Entente ne s'amusait pas à renvoyer ses matches de championnat, on pouvait être certain qu'à Amman elle se montrerait autrement plus attractive et efficace. Nos propos se référaient à la préparation de la finale aller qui avaient été précédée de la programmation de deux matches de championnat pour l'équipe sétifienne. Le premier était celui contre l'OMR durant lequel l'ESS avait été, sévèrement, battue (3-0). Ce jour-là, Rabah Saâdane s'en était pris à la Ligue nationale qui avait programmé cette rencontre quatre jours après la demi-finale retour de la Coupe arabe contre le Ahly Djeddah. Une demi-finale remportée par la formation sétifienne ce qui avait amené les joueurs de celle-ci à fêter, avec abus, l'événement. En tout cas, cela avait amené les dirigeants du club sétifien à demander le report du second match de championnat contre le WAT qui, pourtant, devait se jouer une semaine avant la finale aller contre El Fayçali avec le résultat que l'on connaît, à savoir que contre les Jordaniens, les Sétifiens avaient paru manquer de jus. Cette stratégie de préparation a été totalement revue pour le match retour de la Coupe arabe. En effet, l'Entente, cette fois-ci, a accepté de jouer deux matches de championnat à trois jours d'intervalle (contre le WAT et contre le NAHD). La fatigue que cette multiplication de rencontres aurait dû provoquer ne s'est pas du tout manifestée à Amman. Au contraire, en final retour de Coupe arabe, ce fut une Entente généreuse dans l'effort qui s'est produite avec la réussite au bout. Cela démontre qu'il ne sert à rien de reporter des matches de championnat pour se préserver en vue d'une confrontation internationale. Rabah Saâdane a dû, certainement, se rendre compte qu'il s'était trompé en la matière. Maintenant, il lui faut se tourner vers un autre challenge, celui de la Coupe d'Algérie où il lui faudra remettre dans l'esprit de la compétition des joueurs, sans doute, grisés par le succès de jeudi dernier. En 1993, après avoir remporté, à Munich, le mercredi soir, la finale de la Champion's League européenne contre le Milan AC, l'Olympique de Marseille avait dû se tourner immédiatement sur le championnat en affrontant le samedi suivant (trois jours de différence) le Paris SG dans un match comptant pour l'attribution du titre de champion de France. Un match que les Marseillais avaient brillamment gagné parce qu'ils avaient évité toute forme de fête après le succès de Munich.