?vénement n Le stade du 8-Mai-45 de Sétif vivra la finale aller de la 4e édition de la Ligue des champions des clubs arabe. Elle opposera l'Entente sétifienne au club jordanien d'Al-Faisali, avec le retour du maestro Hadj-Aïssa. Un rendez-vous avec l'histoire que l'Entente veut étrenner dès ce soir avant la manche retour prévue, elle, le 17 de ce même mois. Un match à domicile, bien chez soi, avec tous les ingrédients de réussir un grand match et dans une ambiance volcanique que seul le stade du 8-Mai-45 sait créer depuis que son Entente a affiché ses ambitions dans cette épreuve qui fait enchanter les publics arabes depuis son relookage, il y a quatre ans et qui fait aussi saliver les présidents pour son côté lucratif. La ville de Séti et toute la wilaya sont déjà mobilisées depuis quelques jours pour accueillir et réussir ce rendez-vous, alors que l'Algérie toute entière n'aura d'yeux, et de cœur, que pour son représentant ce soir. Pour l'histoire, l'Entente sétifienne, club créé en 1958, n'a jamais perdu la moindre finale depuis qu'il égrène les titres qu'il a disputés de l'indépendance à nos jours. Six coupes d'Algérie, une coupe d'Afrique des clubs champions et une super coupe afro-asiatique garnissent déjà la salle des trophées de ce club mythique (en plus de deux titres de champion) connu dans les années soixante pour son second souffle légendaire. Les derniers sacres de l'ESS remontent à dix-sept ans, une coupe d'Algérie décrochée dans l'anonymat d'un Mondial ittalien et sans le protocole habituel (absence du président de la République et de l'hymne national !). Ce soir, ce ne sera pas le cas car le club de la capitale des Hauts-Plateaux affiche de nouvelles ambitions qu'il estime à la grandeur de son histoire et à la hauteur de ses investissements récents, tant sportifs que financiers. La mission des coéquipiers du revenant et néanmoins stratège Hadj-Aïssa ne sera pas du tout facile face au populaire club jordanien d'Al-Fayçali, club rompu aux compétitions régionales et du continent asiatique et qui n'est pas là par pur hasard. Les hommes du prééminent Bakr Al-Adouane ont éliminé le grand Zamalek en demi-finaled en allant le battre dans son antre même du Caire, après avoir régné sur la groupe où évoluait l'Entente de Sétif que les Jordaniens avaient battu à l'aller (2 à 1), avant de les tenir en échec au 8-Mai-45 (0 à 0). C'est dire que la partie de ce soir ne sera pas une sinécure et exigera de notre représentant de se métamorphoser, comme il sait le faire dans les grandes occasions, pour prendre une sérieuse option avant de rallier la capitale Amman dans une quinzaine de jours. Pour se faire, Rabah Saâdane a préparé comme il se doit ses troupes qui seront privées de l'attaquant Issaâd Bourahli, blessé, mais qui récupérera celui que tout le peuple sétifffien attend, Lazhar Hadj- Aïssa, couvé et protégé depuis plus d'un mois pour ce match. L'équipe probable : Hadjaoui – Raho – Benchadi – Maïza – Yekhlef – Lemmouchia – Keita – Adiko – Hadj Aïssa – Ziaya – Derradj. Mettre le même état d'esprit l Si les Sétifiens parviennent à afficher le même état d'esprit et la même maîtrise de jeu que celles démontrées le long de leur parcours dans cette épreuve, notamment lors des mémorables soirées contre les trois clubs saoudiens passés à la trappe (Al-Ittihad, Al- Nasr et Al-Ahly), la victoire ne pourrait leur échapper. Du cœur à l'ouvrage, il faut en mettre, de l'ambiance, il y en aura, reste à garder son sang-froid et à imposer son jeu, à gagner ses duels, à faire preuve d'intelligence tactique et surtout d'efficacité pour empaqueter un succès qui ne saurait être algérien en ces périodes de disette pour notre football de clubs particulièrement. Le Tout-Sétif mobilisé l Le stade du 8-Mai 1945 de Sétif qui accueillera ce jeudi soir, le match aller de la finale de la ligue des champions arabe de football entre les Algériens de l'Entente de Sétif et les Jordaniens d'Al-Faïsaly fera, à coup sûr le plein. Compte tenu de l'énorme engouement que suscite cette finale, que l'enceinte du parc omnisports de la capitale des Hauts-Plateaux, conçue pour moins de 20 000 spectateurs, s'avérera trop exiguë pour contenir tous ceux qui voudront assister à cette rencontre historique. Rarement, en effet, une rencontre de football n'aura charrié, du côté de Aïn El- Fouara, autant de passion que ce match-aller d'une finale à laquelle un club algérien accède pour la première fois. Tous les recoins du centre-ville, et même au-delà, les murs, les arbres et les balcons d'immeubles, sont tapissés de posters géants, d'étoffes rayées de blanc et de noir et de centaines banderoles à la gloire de l'ESS, tandis que les disquaires diffusent durant toute la journée sur haut-parleurs, les derniers tubes dédiés à l'équipe. Serar : «Les joueurs sont motivés» l Le président du club, Abdelkakim Serar, écarte cependant, comme d'une chiquenaude, l'hypothèse d'une équipe sétifienne tétanisée par l'enjeu. «Une chose est certaine, nous avons préparé le match avec tout le sérieux qui s'impose et axé nos efforts sur l'aspect psychologique des joueurs», a déclaré le premier dirigeant de l'Entente. Il affirme que Adel Maïza et ses camarades sont «à la fois conscients de leur mission et très motivés pour dire leur mot et apporter la joie aux Algériens.» Adiko : «Il n'y a que la victoire qui compte» l «Il faut que l'on gagne cette manche sur un score rassurant. nous savons très bien que nous aurons en face une très bonne équipe d'Al-Faïsaly aux qualités indéniables. Cela dit, notre équipe dispose de suffisamment d'atouts pour imposer son jeu et parvenir au résultat escompté avant de préparer la deuxi ème manche qui sera très difficile pour les deux équipes.» Lemouchia : «Faire la différence à Sétif» l «Nous connaissons parfaitement notre adversaire. Nous nous sommes préparés en conséquence, tant sur le plan tactique que psychologique en gardant un œil sur les points faibles et les forces de cette équipe d'Al-Faïsaly. Nous sdevons faire la différence ici à Sétif avant d'aller jouer la deuxième manche à Amman.» Trio arbitral émirati l La rencontre ES Sétif – Al-Faïsaly sera officiée par un trio d'arbitres émiratis constitué de MM. Ali Hamed, Nasser Bahrouz et Salah Al- Marzouki qui se produiront sous l'œil attentif de l'Egyptien Gamal Al Ghandour, désigné par l'Union Arabe de football (Uafa) en tant que superviseur des hommes en noir. Retour sur investissement l Le WA Tlemcen a été le premier club, en 1998, à gagner cette coupe arabe des champions, mais depuis l'adoption de sa nouvelle formule, il y a quatre ans, seul le Mouloudia d'Alger avait atteint les quarts de finale avant que cette année, l'Entente de Sétif ne fasse le parcours idéal pour atteindre la finale et postuler au Graal. Un parcours qui n'est pas le fait du hasard, mais celui d'un lourd et précieux investissement à tous les niveaux. On peut dire, et sans trop se tromper, que l'Entente marche sur la bonne voie du professionnalisme en dotant le club d'une assise financière à laquelle autorités et opérateurs économiques ont vite adhéré, une organisation administrative impeccable et un plan sportif bien étudié. Le tout a vite donné ses résultats sur le terrain, avec une première place en championnat national et cette finale de la Ligue des champions, sans oublier la coupe d'Algérie où le club veut également frappé un grand coup. Les ambitions de l'Entente ne s'arrêtent pas là, puisqu'on parle avec insistance du passage du club à la forme Sspa (Société sportive par actions) dans les prochaines semaines, ce qui fera de l'ESS le pionnier dans ce domaine. Quant à la Ligue des champions arabe, le club a déjà assuré un retour sur investissement, avant même de décrocher le trophée. L'emblème national l'emportera lComme lors de la demi-finale retour contre la formation saoudienne d'Al-Ahly, les tribunes du stade du 8-Mai -45 de Sétif seront trop exiguës pour contenir toute la foule qui viendra assister à ce match, à une finale qui ne pointe pas certainement toutes les saisons. D'où la mise en place de plusieurs écrans géants à travers plusieurs lieux de la ville pour permettre au public et supporters de l'Entente de vivre en live et dans la même ambiance grandeur nature cet événement. Et comme lors de la demi-finale, qui s'est jouée juste après les attentats meurtriers qui ont frappé la capitale, il y aura plus d'emblèmes nationaux que de drapeaux noir et blanc à l'effigie de l'Entente. Cette attitude spontanée des supporters d'Al-Kahla a eu son effet sur le plan médiatique et psychologique sur les joueurs qui se sont vus investis d'une mission plus importante que celle de jouer et défendre les couleurs d'un club. Par les temps de campagne électorale, certains cercles tenteront évidemment de récupérer le mouvement à dessein, mais les supporters ne sont pas dupes, eux qui ont complètement ignoré les meetings et autres rassemblements des partis politiques pour ne se consacrer qu'à l'Entente et son match contre Al-Faïsaly. En deux mots : le seul parti qui a eu du crédit et du succès à Sétif n'est autre que l'Entente ! Seul absent, Bourahli l L'Entente de Sétif a effectué son dernier entraînement hier soir, au cours duquel le staff technique a donné la priorité aux dispositions tactiques et à la stratégie de jeu qu'adoptera l'équipe dans quelques heures face à Al-Fayçali. Un travail léger sans endurance ni dépense physique puisque les joueurs sont pratiquement à point sur ce double plan. Reste l'aspect psychologique que Saâdane affectionne bien compte tenu de son expérience et de son vécu, idem pour le président Serrar déjà vainqueur de la coupe d'Afrique des clubs champions en 1988, de la Coupe afro-asiatique en 1990 et de la CAN-1990 avec les Verts, pour ne citer que ces titres. Ce qui est certain, c'est que les Sétifiens joueront l'attaque à outrance face à un adversaire qui a tenté de bien occuper le terrain et endiguer toute construction offensive, vu que les deux équipes se sont déjà croisées et se connaissent bien. Les clés du match seront donc tactiques, où chaque entraîneur essaiera de profiter des faiblesses de l'adversaire et en mettant en avant ses atouts. Ceux de l'Entente seront offensifs, avec un seul absent : Bourahli. Ce dernier sera remplacé par Ziaya ou Touil qui épauleront Derradj, l'autre homme en forme, juste derrière Hadj-Aïssa qui ménera la manœuvre.