Il a été inhumé hier au cimetière d'El Alia, à Alger, en présence d'une foule nombreuse. Le général major Smaïn Lamari n'est plus. Il est décédé lundi matin à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger des suites d'une crise cardiaque. Le directeur de la sécurité intérieure a été hospitalisé dans ce même hôpital dimanche soir suite à un malaise cardiaque. Auparavant, il est resté sous contrôle médical, en France jusqu'à sa dernière hospitalisation à Aïn Naâdja, où il a rendu l'âme. Il était âgé de 66 ans. Né au lotissement Pons à Belfort (El-Harrach), il était membre fondateur et arrière-central du Creh (Chihab Riadhi d'El Harrach). Le général était un proche collaborateur du général de corps d'armée Mohammed Mediène (Taoufik), directeur des services de renseignements et de sécurité (DRS) et qui coiffait le renseignement intérieur et extérieur, ainsi que la sécurité des armées. Patriote et maquisard dans la wilaya IV historique qu'il a rejoint le 5 septembre 1958, le défunt s'est mis depuis l'Indépendance au service de la patrie. Entré en 1962 dans la police, il avait passé ensuite quelques années dans la marine, avant de suivre une formation militaire en Egypte à l'issue de laquelle il avait été promu au grade de sous-lieutenant. De retour en Algérie, il est entré, vers la fin des années 60, dans le renseignement, qu'il n'avait plus quitté. A la tête de la Direction de la sécurité intérieure (DSI) des services de renseignements il était devenu de fait le numéro deux des services secrets algériens, et l'un des hommes influents. Grâce à son rôle déterminant dans la stabilité du pays, puisqu'il a oeuvré à la préservation du caractère républicain de l'Etat algérien, il a été promu le 5 juillet 1999 au grade de général major. A noter que Smaïn Lamari avait assuré la coordination de tous les services de sécurité pour combattre le terrorisme islamiste. Il est ainsi associé à la lutte antiterroriste, puisqu'il a joué un rôle central dans le maintien de la stabilité du pays, comme il fut également l'un des négociateurs, depuis 1997 avec les éléments de l'AIS. c'est le principal architecte des accords avec l'AIS car c'est lui-même qui a mené les négociations avec Madani Mezrag dans les montagnes de Jijel. Ce dernier, dans un message de condoléances transmis à notre rédaction, a rappelé les qualités de celui qui, en 1997, s'est rendu dans les monts de Jijel «sans escorte» pour prendre langue avec les éléments de l'AIS. Au milieu des années 90, il fut l'artisan de l'infiltration des groupes armés islamistes qui a hâté leur démantèlement. Pendant la décennie noire, il a tenu la coordination de tous les services de sécurité pour combattre le terrorisme. Il fut à la tête des plus importants dispositifs sécuritaires qu'ait connus l'Algérie. Les patrons des services de sécurité des pays occidentaux louent son efficacité, son intelligence et sa grande expérience en matière de lutte antiterroriste. La visite du président Bouteflika hier au domicile mortuaire se veut une reconnaissance de la République pour celui qui a grandement contribué à la sauver du péril islamiste.