Condamnation des avaloirs, manque d'aération et défaillance du système de lutte anti-incendie sont les caractéristiques du marché Guessab. Le marché Guessab, le plus grand «souk» de la ville des Roses, constitue un véritable danger à cause de l'absence totale des normes de sécurité pour ses 650 commerçants «officiels», ainsi qu'aux milliers de personnes qui y font quotidiennement leurs emplettes. Ce marché dont le nombre de commerçants peut facilement tripler, si l'on prend en compte la multiplication du commerce informel installé dans les surfaces adjacentes, fonctionne depuis 13 ans sans aucun certificat de conformité, d'où le risque d'une catastrophe. Transféré provisoirement de l'ancienne place Bab Erahba en haut de la ville dans l'ancien parking de la station du téléphérique pour des raisons de sécurité au milieu des années 90, voilà qu'il est parti pour durer. Aujourd'hui, on n'évoque plus cette dernière option. Les autorités, l'APC et les différentes structures de la wilaya, semblent être résignées. Cet imbroglio crée des confusions devant le manque de prise en charge des commerçants titulaires d'un registre du commerce. Ces derniers exigent, d'une part, la régularisation de leur situation, et dénoncent, d'autre part, le laisser-aller de l'administration. Celle-ci n'a jusqu'à l'heure ni répondu aux doléances des commerçants ni trouvé une solution devant permettre la réouverture du téléphérique dont le projet de réhabilitation est déjà entamé. Quant aux normes de sécurité à l'intérieur du marché, elles se distinguent par leur absence. Condamnation des avaloirs, manque d'aération, défaillance du système de lutte anti-incendie. Un court circuit ou une simple précipitation peuvent causer des dégâts matériels et surtout humains. Et pourtant, une commission de wilaya chargée du «souk» Guessab a été créée dans le but de prendre en charge les doléances des commerçants locataires. Toutefois, les choses semblent «stagner» malgré les multiples correspondances de la Protection civile de Blida, adressées à ladite commission évoquant les véritables dangers guettant à tout moment la sécurité des utilisateurs. «Il y a à peine quelques jours, un court circuit a eu lieu au niveau de ce marché et on a eu vraiment du mal à y pénétrer pour éteindre les feux à cause de l'anarchie qui y règne et de l'absence totale des normes de sécurité. Heureusement qu'il y a eu plus de peur que de mal, sinon les dégâts auraient été très importants», souligne un sapeur-pompier. «Au vu de l'urgence ayant précédé sa délocalisation de Bab Erahba à cause de la conjoncture sécuritaire qui prévalait durant les années 90, l'actuel marché Guessab a été construit dans la précipitation et sans permis de construire...», affirme une source de l'agence foncière de Blida, l'organisme maître de l'ouvrage. La même source ajoute que le permis de construire a été établi en 2002, soit plus de 7 années après la construction du «souk» Guessab. Cependant, le problème demeure. Après l'établissement du permis de construire, c'est aujourd'hui l'absence du certificat de conformité qui empêche les 650 commerçants d'avoir leur acte de propriété. Ce document, selon la loi, est tributaire de la levée de trois réserves exigées par les services de la Protection civile et de la direction de l'urbanisme et de l'hydraulique. Ces trois mesures ont trait au renouvellement du réseau incendie, à l'éradication des tôles ainsi qu'à l'entretien des avaloirs. Avec la rentrée scolaire et sociale ainsi que le Ramadhan et l'Aïd, la fréquentation du marché Guessab connaîtra une grande affluence. Quant au danger...