Nous sommes, avertit-elle, au centre de la tourmente. Madame Louisa Hanoune a animé, hier, une conférence de presse durant laquelle elle est revenue sur les derniers développements survenus sur la scène sécuritaire nationale, les préparatifs de son parti en vue des prochaines élections locales et le procès Katrina qui s'est déroulé aux USA. Au sujet des derniers attentats terroristes, Louisa Hanoune s'est appuyée sur les écrits de la presse nationale qui a relevé l'existence d'une main étrangère dans ce qui se passe en Algérie. Cette même presse a cité les agissements d'une ambassade d'un pays étranger qui s'est distinguée par son intense activité en organisant des consultations avec des cercles politiques locaux au sujet de la situation du pays. Des démarches qui, aux yeux du numéro un du PT, s'apparente à ce qui s'est passé au Liban, en Irak et d'autres pays en butte à des conflits internes. Sans le dire expressément la «Dame de fer» désigne l'administration Bush qui «serait en train de préparer l'après-Bouteflika». Hanoune relève que la souveraineté nationale est menacée de l'extérieur avec des relais internes. Elle fait remarquer que des experts américains dont un éminent économiste qui est intervenu lors du procès Katrina auquel elle a assisté, a mis en évidence, arguments à l'appui, la thèse qui explique que «c'est l'Etat américain qui met à profit le terrorisme pour réaliser ses objectifs». Cet analyste relève, d'après Louisa Hanoune, que «des Etats souverains mais très vulnérables, sont visés par la politique de l'administration Bush pour les détruire et en faire un marché de l'industrie d'armement au profit des lobbies et des groupes de pression financiers». Du point de vue du PT «il faut comprendre d'abord ce qui se déroule sur la scène internationale pour comprendre les événements qui secouent l'Algérie». Mme Louisa Hanoune dénonce cette attitude adoptée par certains Algériens qui tend à banaliser les derniers attentats terroristes. «Nous sommes, avertit-elle, au centre de la tourmente. On voyait, depuis longtemps, venir ces événements tragiques et maintenant, on y est dedans». Elle appelle, en outre, à ouvrir un véritable débat parce que «ce genre de terrorisme» exige des solutions politiques, la prise en charge des préoccupations citoyennes à travers l'amélioration des conditions de vie, car la politique de l'autruche ne rime à rien. La privatisation, note-t-elle, a attisé les convoitises des groupes financiers internationaux qui se livrent une concurrence féroce. Nos deux ministres Chakib Khelil et Abdelhamid Temmar sont ouvertement accusés «de servir les intérêts d'organismes financiers internationaux». Ce sont, rappelle-t-elle «des experts du FMI imposés au gouvernement et qui n'ont pas été désignés par le président Bouteflika. Il a à plusieurs reprises fustigé les détenteurs de la double nationalité parmi les membres de l'Exécutif». Quant au procès Katrina qui eu la part belle de la conférence de presse, Louisa Hanoune a tenu à informer l'assistance qu'il s'est tenu contre le président Bush, le gouverneur de la Nouvelle-Orléans et le maire. Durant cinq jours, les intervenants ont dévoilé les atteintes aux droits de l'homme perpétrés par l'administration américaine contre les 70% de la population de la région. Les chefs d'inculpation sont lourds: génocide, purification ethnique, racisme exercés contre les Noirs qui revendiquent aujourd'hui réparation et le droit au retour à l'instar des revendications de la population palestinienne victime des exactions de l'Etat hébreu. Cette population appelle les citoyens du monde à un soutien et une mobilisation accrue. Comme quoi les donneurs de leçons en matière de droits de l'homme et de démocratie doivent d'abord commencer par balayer devant leur porte avant de se porter garant de la défense des droits des peuples du monde entier. «J'ai vu, raconte Louisa Hanoune, comment l'administration américaine se comporte avec ses citoyens et j'étais fière d'être algérienne, car malgré les insuffisances de notre Etat, les citoyens victimes des catastrophes naturelles ont été mieux pris en charge. Ces Américains que j'ai rencontrés savent tout de la Révolution algérienne qu'ils respectent». Nous reviendrons plus en détail sur le sujet dans nos prochaines éditions. Sur le plan local, Louisa Hanoune a exposé l'état des préparatifs de son parti pour les prochaines élections. Le PT va participer dans les 48 wilayas du pays. 10.320 communes sont déjà couvertes et 35 autres vont clore leurs listes avant le 25 septembre prochain. Les autres wilayas qui ont accusé un léger retard dans la confection des listes électorales, sont à un niveau de préparation qui varie de 50 à 60%; un plan d'urgence est mis en oeuvre pour finaliser le travail dans le délai. L'objectif du PT est de couvrir 90% des communes sur le territoire national et 100% des APW. «Il y a, note Mme Louisa Hanoune, des communes qui sont difficiles à gérer du fait de la fuite de la population comme c'est le cas d'une commune à Blida et une autre à Bouira». Pour ce qui est du profil des candidats, la politique du parti dans ce domaine n'a pas changé: il s'agit de candidats militants structurés au sein du PT.