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«Je suis la seule candidate qui propose une rupture radicale et un vrai programme politique» Dans une conférence de presse au CIP, Louisa Hanoune affirme :
Photo : S.Zoheïr Par Hasna Yacoub «Je suis la seule candidate qui propose un changement total, une rupture radicale et un vrai programme politique», a déclaré hier Louisa Hanoune, la porte-parole du Parti des travailleurs, candidate à la candidature au prochain scrutin présidentiel. Louisa Hanoune a tenu à préciser dans une conférence de presse qu'elle a animée au CIP que son dossier de candidature contient 996 signatures d'élus et 140 858 signatures de citoyens. «Nous aurions pu nous suffire des signatures des élus mais nous avons tenu à faire une campagne de sensibilisation et un travail de proximité avec le citoyen pour connaître ses aspirations. Nous avons mené une campagne propre et récolté des signatures authentiques, ce qui a conforté la position de notre parti en élargissant sa base d'adhérents.» La candidate du PT reconnaît néanmoins avoir rencontré quelques entraves et difficultés lors de la collecte des signatures «mais ce sont des comportements isolés de responsables locaux appartenant à des partis qui se disent ‘‘grands''. Des agissements, il faut le dire, qui ne servent ni la démocratie ni le multipartisme. Oui, il y a de l'excès de zèle de certains mais je ne pense pas que le candidat –sans que je ne le cite- a connaissance de ces agissements et qu'il les accepte», explique Louisa Hanoune, faisant allusion au président-candidat. En réponse à une question relative à la nouveauté qu'elle propose aux Algériens après son échec lors de la présidentielle en 2004, la candidate souligne que le PT «n'a jamais échoué. Il n' y a jamais eu d'élections propres et transparentes ni en 2004 ni en 2007. Les preuves existent et sont disponibles et des responsables reconnaissent la manipulation des chiffres». Pour quelle raison participe-t-elle donc à ces élections en l'absence des conditions primaires de leur déroulement ? La réponse de Louisa Hanoune ne semble pas très claire à ce sujet : «Nous ne pouvons pas déterminer la nature d'un scrutin à cause de certains dérapages. Jusque-là, nous avons enregistré un peu de sérénité, nous espérons que cela va continuer.» Elle enchaînera juste après pour dire : «Nous sommes pour le libre arbitre et contre la mobilisation d'organisations de masse dans ces élections.» «Le Parti des travailleurs n'a pas changé de position», rétorque sa porte-parole en réponse à une question faisant état du soutien du PT aux décisions du président Abdelaziz Bouteflika. La conférencière étaye sa réponse en rappelant : «Nous avons soutenu les décisions que nous avons jugées positives pour la majorité des Algériens, comme la loi sur les hydrocarbures de 2006 mais que nous jugeons toujours insuffisantes et, si à partir d'Oran d'où il effectue une visite, le Président annonce la nationalisation, nous applaudirons. Nous sommes contre l'adhésion à l'OMC et l'accord avec l'UE, contre les contrats de concessions, la cession du complexe d'El Hadjar et pour l'arrêt des privatisations… Donc, le PT n'a jamais changé de position mais il faut comprendre qu'un parti ou un syndicat, quand il se bat pour des principes, s'adresse aux autorités de son pays. Nous sommes conséquents avec nous-mêmes et nous nous battons pour avoir des victoires.» Dans un long préambule, Louisa Hanoune est revenu sur les grands axes de son programme électoral non sans égratigner les décisions de certains ministres en fonction. «N'était la situation dramatique que vit notre jeunesse, on viendrait à rigoler de l'annonce de la création de 3,8 millions de postes d'emploi rapportée par un quotidien national. Je pense qu'il faut créer une agence indépendante pour communiquer les chiffres de réalisations, il ne faut pas leurrer le peuple. A quoi peut servir la pension de solidarité qui a été augmenté à 3 000 DA ? Le citoyen n'arrive pas à vivre avec 30 000 DA, donc il ne faut pas choisir l'apaisement mais poser les vrais problèmes et en débattre», dira la candidate du PT avant d'enchaîner : «Les 1 500 entreprises dissoutes assuraient un salaire à quelque 1,2 million de citoyens. Je ne comprends pas comment cette politique de privatisation se poursuit au moment même où le Président s'est déclaré contre. Le bicéphalisme existe et il faut y mettre fin.» Louisa Hanoune, qui développera sa vision d'une réforme économique à la méthode vénézuélienne, fera remarquer que le président Bouteflika doit faire le bilan de son mandat. «C'est respecter le peuple que de lui rendre des comptes sur les promesses qui lui ont été faites», dira-t-elle avant de préciser qu'elle lui a adressé un courrier en sa qualité de chef de l'Etat dans lequel elle fait état de quelques préoccupations et propositions relatives à la crise financière mondiale et des mesures à prendre pour s'en prémunir ainsi que l'instauration d'un climat politique et social qui garantisse l'organisation de la prochaine élection présidentielle dans la sérénité.