A l'occasion de la première défaite à domicile du CABBA, c'est l'arbitre qui avait été incriminé. Lors du deuxième échec à Saïda, certains joueurs s'étaient retrouvés accusés de faire le jeu de l'ancien comité directeur. Pour le troisième ratage, qui a eu lieu jeudi dernier à Bordj Bou Arréridj, c'est l'entraîneur portugais, Joachim Texeira qui a été pointé du doigt. Il vient d'en payer les conséquences puisque Rachid Cheradi va le remplacer. Mais où se situe le mal étrange qui ronge l'équipe chère aux Criquets bordjiens à chaque début de saison? En sept ans d'existence parmi l'élite, le CABBA a toujours connu ce genre de «chaos»: un nouveau comité directeur après la démission de celui qui a assuré le maintien, un nouvel entraîneur à l'exception de Hocine Zekri qui a réalisé un exploit en restant en poste deux saisons de suite. Au bout de quelques matches dans la saison on assiste au scénario habituel avec le départ du comité directeur qui exerçait depuis peu et qui avait été, soit élu, soit désigné par les autorités locales. Sa «destitution»intervient suite aux échecs successifs et a pour conséquence le rappel du comité qui était en place précédemment et qui avait assuré le maintien du club. Après ces évènements, le CABBA redémarre, enchaîne les victoires et assure son maintien. Le même scénario semble être vécu cette saison, avec un comité directeur version Hamid Aïdel et un nouvel entraîneur, le Portugais, Joachim Texeira. «Loin de verser dans toute accusation ou toute polémique avec le nouveau comité directeur ou les anciens dirigeants, il faut reconnaître que le CABBA est, à chaque début de saison, atteint d'une maladie qu'il faut tôt ou tard diagnostiquer et traiter, sinon le club ne connaîtra jamais les joies d'un titre, d'une coupe d'Algérie ou d'une participation honorable à une compétition internationale» nous a confié un ex-président du club. De l'aveu même des joueurs, anciens et nouveaux, jamais le CABBA n'avait connu une aussi bonne préparation, dans tous les domaines, que cette saison. Une préparation, essentiellement, sur le plan physique avec l'entraîneur portugais et son adjoint. Mieux, jamais le Cabba n'a connu un tel recrutement en qualité et en nombre, soit trente joueurs dont deux Brésiliens et un Portugais. Alors, que se passe-t-il lors des matches officiels? Une première tentative de réponse a été donnée par le président lui-même: «Les joueurs ne communiquent pas avec l'entraîneur à cause de la langue et n'arrivent pas à assimiler ses consignes». On sait qu'en cas d'échecs non expliqués, le premier fusible à enlever c'est l'entraîneur. C'est une règle générale appliquée dans le monde du football au niveau planétaire. Mais, pour le CABBA, c'est une autre histoire. A la même période, à la même journée, à la même heure (heure du match), cette maladie, méconnaissable pour certains, affecte les joueurs, comme si elle était téléguidée et synchronisée avec le début du championnat. Un rendez-vous qui prend les allures ou les aspects d'une «forme de sabotage de l'équipe». Alors ce ne seront ni un nouveau président, ni un nouvel entraîneur qui pourront guérir le CABBA, puisque ce mal est propre à l'équipe bordjienne. Hamid Aïdel qui était à la recherche d'un nouveau «sorcier pour ses joueurs» a jeté son dévolu sur Rachid Cheradi qui a accepté de coacher l'équipe jusqu'à la fin de la saison. Mais, est-on sûr qu'il restera jusqu'à la fin de la saison? C'est dans la réponse à cette question que se trouve le remède du club bordjien. Joachim Texeira, nommé à la tête du centre de formation du club, a payé juste les frais momentanés de cette maladie. Alors, au prochain client.